A Menton, Eve « épanouie » comme ses fleurs comestibles
« Je fais enfin le métier que j’aime. Je suis épanouie comme mes fleurs comestibles. » Née à Dijon, arrivée en 1994 sur la Côte d’Azur avec son père, Ève Vernice, 37 ans, a suivi des études commerciales. Elle fut employée en moyenne et grande surfaces, opératrice de saisie informatique. En 2010, elle décide de changer d’horizon, démissionne de son poste, et s’engage dans une formation de neuf mois au lycée agricole d’Antibes, pour apprendre à gérer une exploitation. « Dès 2008, je m’étais initiée au potager, à la culture d’un lopin prêté par une amie. En découvrant les plantes sauvages et surtout les fleurs comestibles, j’ai su que j’avais trouvé ma voie. »
De février à novembre
Fin 2012, Ève loue à la ville de Menton un terrain en restanques de 21 000 m2. Elle le défriche puis installe un arrosage au goutte-à-goutte et une cabane pour entreposer les outils. Elle y cultive aujourd’hui une trentaine de fleurs en AB, vendues par barquettes de 25, à des prix s’échelonnant de 5 à 8,5 euros. La saison débute en février avec l’ail des ours et l’oxalis. Elle s’achève en novembre avec le cosmos et la népéta. L’essentiel de la production est écoulé auprès de restaurants gastronomiques, de Menton à Cagnes-sur-Mer. Pour augmenter son chiffre d’affaires, Ève aimerait fournir davantage les particuliers. Elle recherche actuellement un point de vente à destination d’un public plutôt attiré par le cosmos, dont les pétales ont la saveur du parfum, et par la capucine, au goût de cresson et de radis noir. Si, dans son créneau, la concurrence est quasiinexistante, Ève doit exercer plusieurs fonctions à la fois. « Je suis agricultrice, secrétaire, commerciale pour démarcher les clients, et je livre mes produits. Le tout m’occupe jusqu’à douze heures par jour. » Ève, qui perçoit quelques aides, espère dégager des bénéfices dès l’an prochain.