Inondations : les Boccassiens haussent le ton
L’assemblée générale du Syndicat d’Initiative et de Défense a donné lieu, jeudi soir, à des échanges tendus entre les habitants et les élus. Les causes des inondations ont largement été débattues
Le SID n’a jamais si bien porté son nom : « Syndicat d’Initiative et de Défense de La Bocca ». Défendre les intérêts des Boccassiens certes. Demander des explications surtout. La Verrerie a fait salle comble, jeudi soir, à l’occasion de l’assemblée générale du syndicat. Justement parce que, parmi l’assistance, «le besoin de comprendre ce qui s’est passé ce soir du 3 octobre » s’est clairement fait ressentir. Avec force voix et contestation parfois. Une réunion qui s’est donc déroulée dans un climat relativement houleux, mais nécessaire pour tenter d’apaiser les tensions. Et laisser s’exprimer des Boccassiens qui s’interrogent, toujours, sur « ce qui n’a pas été fait ». « Mal fait »…
La Frayère en questions
Notamment à propos de la rivière La Frayère où « deux buses ont été installées pour agrandir la route d’accès… et l’eau est montée. Tout ça pour faire passer deux voitures en plus, ont accusé des riverains. On veut rencontrer les responsables du SIFRO (syndicat intercommunal pour la protection contre les inondations qui conduit les travaux) ». Et d’assurer : «On ne cherche pas un responsable,
mais on veut comprendre ». Face à eux, les élus ont, tour à tour, tenté de justifier les chantiers entrepris. « Heureusement que les travaux ont commencé et qu’ils étaient bien avancés, a défendu André Frizzi, délégué à la protection et qualité de vie de Cannes La Bocca. Sans ça, je me demande si le quartier de La Frayère serait aujourd’hui tel qu’on le connaît ». Un propos confirmé
par Pierre Rouvière, ingénieur du SIAUBC (syndicat chargé de l’assainissement des eaux usées et pluviales) pour qui « ces travaux vont dans le bon sens. » Tous ont tenté de mettre en exergue, chiffres à l’appui, la disproportion entre une capacité de 50 m3 et la quantité d’eau descendue dans les réseaux, 140 m3. Thomas Onzon, directeur général des services techniques de la Ville, a rappelé
l’objectif en ce qui concerne La Frayère : « Élargir la section entre Carimaï et les Buissons Ardents pour gommer ce goulot d’étranglement. Mais honnêtement, à ce jour, on ne sait pas encore ce qui sera fait. »
Quid du nettoyage des vallons
Le nettoyage des vallons a également créé la discorde jeudi soir. Le délégataire de service public, Suez (exLyonnaise
des Eaux), a été pointé du doigt par le public. Et si Pascale Vaillant, adjointe à l’Environnement, a rappelé que 75 % des vallons se situent sur des parcelles privées – d’où la difficulté d’intervenir pour les pouvoirs publics – André Frizzi n’a pas mâché ses mots : « La Lyonnaise ne fait pas son travail ». Laurence Estimbre, directrice du SIAUBC, a confirmé « qu’actuellement, la fréquence d’intervention de
Suez, prévue dans le contrat, n’est pas satisfaisante. » De fait, des négociations, « houleuses » selon Thomas Onzon, ont été entreprises avec le délégataire. De quoi adoucir un peu l’ambiance, même si toutes les questions n’ont pas trouvé réponses. Même si toutes les questions n’ont peut-être, simplement, pas de réponses.