Carros : écroués pour un casse à € chez Arkopharma
Il fallait du culot, une certaine logistique et un soupçon de chance pour réussir pareille prise. 280 cartons, contenant chacun 35 flacons de crème anti-ride. Soit un butin évalué à près de 100 000 €. Ce stock de produits cosmétiques avait disparu des entrepôts du laboratoire Arkopharma, à l’aube de l’été dernier, dans la zone industrielle de Carros. Après plus de quatre mois d’investigation, la ténacité a payé : les gendarmes ont mis la main sur le stock volé et les cambrioleurs présumés. L’opération a eu lieu mercredi à l’aube. Vingt-trois gendarmes de la compagnie de Nice se sont déployés à Carros et au Broc. Les militaires de la communauté de brigades de Carros, qui avaient mené l’enquête sous l’égide du commandant Pascal Alario, ont reçu pour l’occasion le renfort du PSIG de Nice. Ils ont quitté le terrain avec quatre suspects interpellés.
Déjà connus de la justice
L’affaire s’annonçait pourtant compliquée. Les intrus qui ont visité les locaux d’Arkopharma, dans la nuit du 20 au 21 juin, ont opéré avec gants et cagoules. Pas de trace ADN à espérer, donc. Les cambrioleurs avaient néanmoins pris leurs aises, une demi-heure durant, utilisant fourgonnette et transpalette pour leur besogne. Les gendarmes ont donc répondu avec leurs arguments : enquête de voisinage, recueil de témoignages, exploitations des images de vidéosurveillance des entreprises voisines... C’est ce patient travail de recoupement qui a mené aux quatre individus. Et à l’essentiel du butin, stocké à leurs domiciles respectifs. L’un des gardés à vue a été mis hors de cause. Les trois autres ont été présentés hier en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Grasse. Tous ont reconnu les faits mais demandé un délai pour préparer leur défense. Ils seront jugés au fond le 14 décembre. L’un d’eux, défendu par Me Parravicini, a été remis en liberté. Les deux autres, assistés par Mes Perot-Lerda, Lauze et Soussi, sont en état de récidive et déjà connus de la justice. Le tribunal présidé par Alexandre Fusina a ordonné leur incarcération ; la procureure adjointe Muriel Fusina l’avait requise pour le trio. Pour le chef d’escadron Denis Mottier, commandant de la compagnie de Nice, cette affaire rappelle que « la gendarmerie est partie prenante dans la sécurisation des entreprises : on a un rôle préventif et on ne lâche pas, même si notre action peut parfois sembler prendre du temps. » De son côté, Arkopharma recense ses produits pour voir si le compte y est. Et s’ils ont survécu à leurs conditions de stockage.