Réfugiés : le plan européen entre en action en France
Les premiers demandeurs d’asile bénéficiant du mécanisme de répartition entre les Etats membres – 19 Érythréens – sont arrivés hier près de Nantes. Leur cas va être examiné de façon accélérée
Le plan européen de répartition des réfugiés se met peu à peu en place : la France a accueilli vendredi près de Nantes son premier contingent de candidats à l’asile, 19 Érythréens, lors d’une « action expérimentale » préfigurant l’arrivée de 30000 personnes en deux ans. Ces demandeurs d’asile (18 hommes et une femme, âgés de 26 ans en moyenne) sont arrivés peu après 16 heures à Vertou, près de Nantes, après un long voyage en bus depuis l’Italie, où ils ont transité par des centres d’enregistrement ou « hotspots ». Ils sont descendus de l’autocar, pour la plupart ne portant qu’un sac plastique ou un petit sac à dos, avant d’être rapidement conduits dans une salle à l’abri des regards. Ils devaient ensuite être logés à Nantes et dans trois communes alentours et disposeront d’un petit pécule pour les premiers besoins indispensables. Le traitement de leur demande d’asile va être accéléré, avec un délai réduit à « moins de quatre mois », a promis le préfet de Loire-Atlantique, Henri-Michel Comet.
À titre expérimental
Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, en leur souhaitant « la bienvenue en France », a assuré dans un communiqué « que leurs demandes d’asile seront examinées avec une particulière célérité ». Leur nombre reste limité, mais il s’agit d’une « première action expérimentale » avant une montée en puissance du dispositif. La France « a proposé à l’Italie et à la Grèce de prendre en charge 200 personnes en novembre, 300 en décembre et 400 en janvier », a précisé le ministre. Ces Érythréens sont les premiers bénéficiaires en France du programme de « relocalisation » sur lequel les Européens se sont mis d’accord en septembre, après de laborieuses discussions, pour se répartir 160000 personnes selon des critères de population, de PIB, de chômage, d’efforts déjà consentis… Sur ce total, la France s’est engagée à prendre en charge un peu plus de 30 000 personnes en deux ans.