« Madame, vous êtes en enfer »

Marie, malade en rémission

« Ce qui m’a le plus choquée, marquée au fer rouge pour le reste de mon existence, c’est l’annonce de ma maladie par mon gynécologue », a confié Marie, une Niçoise en rémission depuis février dernier. « Assis à son bureau, il m’a lancé : “Madame, vous avez un cancer.” Heureusement que j’ai un fort caractère et que je ne suis pas cardiaque ! J’étais néanmoins complètement assommée. Et, ce n’est pas fini… Un peu plus tard, chez le radiologue, alors que m’étais épanchée en concluant, “Quel enfer !”, il m’a aussitôt renvoyé : « Mais madame, vous êtes réellement en enfer ! » (soupirs et réprobations dans la salle) « Dans les facultés de médecine, on n’enseigne pas la psychologie ? », a interrogé Marie. Réponse du Dr Rémi Largillier : « Effectivement dans les facultés de médecine, il n’y a pas de formation standardisée sur la manière d’annoncer la maladie. » La réponse d’Alexia Tosi, psychologue, mettait en exergue la difficulté de standardiser l’annonce, les réactions variant beaucoup d’une personne à l’autre : « Une dame guérie depuis quarante ans de son cancer est venue me voir. À l’époque, on ne disait pas aux malades qu’ils souffraient d’un cancer. Eh bien, dans son cas, ça l’avait traumatisée que l’on n’ait jamais prononcé ce mot ! » Peut-être que les choses ont évolué de manière excessive dans le fait de tout dire, et que dans les années à venir, il faudra trouver un juste milieu…