Nice-Matin (Cannes)

France - Suisse : garder la tête du groupe

Déjà qualifiés pour les 8es de finale, les Bleus visent la 1re place pour éviter l’Allemagne ou la Pologne

- À LILLE, VINCENT MENICHINI

Pour la France, la route s’élève enfin. Après deux premiers matchs pas vraiment maîtrisés, face à des adversaire­s plutôt dociles pourtant (Roumanie, Albanie), elle joue la Suisse avec l’ambition de terminer en tête de son groupe et, donc, voir son horizon s’éclaircir. Un nul lui suffit pour s’ouvrir les portes d’un huitième de finale abordable à Lyon, face au troisième du groupe C (Irlande du Nord), D (République Tchèque ou Turquie) ou E (Irlande ou Suède)(1). Pour leur folie, leurs chants, pour entendre en vrai « Will Grigg’s on fire » (2), tube de l’été, on aimerait, bien sûr, que les Bleus croisent les Nord-Irlandais, eux qui suscitent un insoupçonn­able élan de sympathie depuis le début de l’Euro.

Pogba, il est temps...

En se ratant face à la Suisse, la suite n’aurait plus rien de bien attrayant pour les Bleus : en huitième, ce pourrait être l’Allemagne ou la Pologne de Lewandowsk­i, avant un quart possible face à l’Espagne ou la Croatie, les deux nations les plus séduisante­s de ce

début de tournoi. Bon courage ! Didier Deschamps le sait, ce qui ne devrait pourtant pas l’empêcher de procéder à une large revue d’effectif lors de ce troisième match (voir encadré). Elle est dictée par une volonté de maintenir tout le monde sous pression et de répartir les temps de jeu des uns et des autres. En toile de fond, il y a aussi l’espoir de voir Paul Pogba lancer, enfin, son tournoi. Mis au banc à Marseille, le milieu de la Juventus Turin est entré à la pause contre l’Albanie. Il n’a rien fait de génial jusqu’à cette réaction épidermiqu­e et déplacée au moment du deuxième but de Payet. Un bras d’honneur – raté au passage – à l’encontre de ses détracteur­s, sur lequel son sélectionn­eur n’a pas souhaité s’attarder. « Il m’a donné son explicatio­n. J’ai confiance en lui et en sa sincérité », a-t-il lâché, sans convaincre qui que ce soit, du côté de Villeneuve-d’Ascq, où les Bleus sont arrivés hier, sous un léger crachin et une températur­e automnale (autour de 15 degrés). « Les grands joueurs se font attendre pour les moments importants », a dit

Hugo Lloris, toujours au sujet de Pogba qui a bien du mal à répondre aux immenses attentes placées en lui. Ce soir, « PP » a une nouvelle opportunit­é de lancer la machine. Face à une équipe helvète autrement plus joueuse que la Roumanie ou l’Albanie, il aura plus d’espaces pour mettre son jeu en place et aider l’équipe de France à réaliser son premier match référence du tournoi. Car, qu’on le veuille ou pas, elle s’en est sortie assez miraculeus­ement lors de ses deux premières sorties. C’est autant le signe d’une équipe animée d’un état d’esprit exemplaire que celui d’une formation qui avance sur un fil. Jusque-là, ça a souri…

1. Il est impossible de connaître l’adversaire de l’équipe de France tant que tous les matches n’ont pas été joués.

2. Sur l’air de Freed from desire de Gala (tube de l’année 1996), les supporters nord-irlandais chantent à la gloire de leur attaquant Will Grigg. « Will Grigg’s on fire, your defence is terrified, nanananana­a etc. (’’Will Grigg est en feu, ta défense est terrifiée...’’) »

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(Photo AFP) Un nul suffit aux Bleus de Dimitri Payet pour finir en tête de leur groupe.

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