Euro : Nice n’est pas près de faire sauter les bouchons
La préfecture confirme la nécessité de fermer à nouveau une partie de la voie Mathis et de la Prom’ pour les deux prochains matches les 22 et 27 juin. Certains assouplissements sont cependant envisagés
Un vendredi noir. Une circulation à décorner Bison Futé. Le deuxième match de l’Euro à l’Allianz Riviera, entre l’Espagne et la Turquie, n’a pas fait que des heureux. Surtout pas les milliers d’automobilistes pris dans une nasse qui restera dans les annales de la circulation à Nice. La ville est déjà régulièrement épinglée comme l’une de celles où l’on circule le moins bien en France. Avec la fermeture, dès 15 h, de la chaussée nord de la voie Mathis (voie rapide) et d’un bout de la promenade des Anglais, le trafic s’est rapidement englué autour et au centre-ville de la capitale azuréenne. Qu’ils viennent de l’est ou de l’ouest les automobilistes ont mis jusqu’à deux heures et plus pour traverser la ville. Tandis que le redéploiement de policiers pour essayer de fluidifier les artères les plus encombrées s’est parfois révélé inefficace. Le sous-préfet François-Xavier Lauch, directeur de cabinet du préfet des Alpes-Maritimes, revient sur une journée également marquée par l’interpellation de plusieurs hooligans espagnols.
Aujourd’hui (lire hier, ndlr), on imagine que votre téléphone a beaucoup sonné… Oui mais c’est aussi en raison des interpellations de hooligans espagnols (lire ci-dessous)… Sur le fond, je tiens tout d’abord à revenir sur le déroulement du match où tout s’est très bien passé. Tous les supporters ont été acheminés à temps au stade sauf les quelques dizaines qui sont arrivées en retard. Non pas parce que les navettes étaient bloquées sur la route, mais parce que ces fans se sont présentés trop tard au bus. Et pourtant, comme pour la fermeture des axes routiers, ce n’est pas faute de communication sur notre page Facebook, dans la La voie nord de la voie rapide a été fermée vendredi à partir de heures et entièrement dédiée aux bus transportant les supporters au stade. La voie sud, comme tout le reste de la ville, s’est retrouvée engluée dans un gigantesque bouchon. (Photo Franck Fernandes)
presse ou directement en lien avec les fédérations impliquées. Je rappelle aussi que le dispositif est volontairement mis en place heures en amont pour éviter ce genre de mésaventure. Mais on a quand même noté que beaucoup de supporters espagnols étaient encore au bar en ville alors qu’il fallait rejoindre le stade qui se trouve à km. Ce n’est pas simple d’acheminer par bus personnes. Ça s’est moins bien passé ce vendredi que le dimanche de Pologne Irlande du Nord. Nous devrons revoir notre communication.
Polonais et Irlandais étaient aussi plus regroupés que les supporters turcs et espagnols ? C’est peut-être, effectivement lié
aux nationalités. Pourtant, nous avons travaillé avec les ambassades respectives depuis plusieurs mois pour qu’elles fassent passer le message. Celle de Pologne avait notamment mis en oeuvre un système de SMS pour prévenir ses ressortissants. Ça a été efficace.
La circulation autour et dans Nice a été apocalyptique. Comment l’expliquez-vous? Quand il a été décidé de sanctuariser une partie de la promenade des Anglais pour acheminer les bus qui partent de la fan zone ou la voie Mathis, qui est aussi un « axe rouge » en cas de catastrophe majeure, on s’attendait à des difficultés. Mais nous n’avions pas imaginé celles
rencontrées vendredi. On sait qu’habituellement, les abords du stade sont saturés les jours de match. Tant que le tramway ne desservira pas l’Allianz Riviera dans quelques années, il faut réfléchir à des plans d’acheminement. Et transporter supporters en heures depuis le centre-ville est loin d’être simple. C’est pourquoi, il a été décidé de sanctuariser la voie Mathis notamment. Il n’y a pas de solution idéale et surtout il n’y en a pas d’autre.
Il a fallu, toutefois, rouvrir un temps la Promenade pour désengorger la ville… Oui, pendant une demi-heure, cela a permis de soulager une partie du trafic. Dès à présent, une réflexion est engagée avec la Ville de Nice pour faire mieux lors des deux prochains matches (mercredi prochain à h entre la Belgique et la Suède, ndlr). Même si on sait que l’on devra reproduire ce schéma de circulation.
Comment pouvez-vous l’améliorer ? On s’est aperçu que les premiers bouchons sont survenus sur l’A. À l’est notamment où beaucoup d’automobilistes en voulant éviter à tout prix Saint-Isidore ont anticipé leurs déplacements et se sont trouvés bloqués à Nice-Nord. En accord avec Escota, il faudra faire plus sur la communication aux automobilistes. Peut-être pourrions-nous envisager de contenir les poids lourds les jours de match. Quant au centre-ville, il n’y a pas de solution. Sauf à encore mieux communiquer. Nous allons travailler en accord avec toutes les autorités concernées à une ouverture partielle de la Promenade à partir du moment où toutes les navettes seront acheminées.
Certains comportements ont pu participer à cet engorgement ? C’est peut-être, encore, un défaut de communication et pourtant… Mais effectivement des automobilistes ont cru pouvoir entrer sur la voie Mathis alors qu’elle était fermée. Ils se sont alors retrouvés dans une impasse qui a eu des répercussions sur le trafic. L’Euro est un événement rare. Cela n’arrivera pas tous les jours, il faut aussi s’adapter à certaines contraintes qui affectent la circulation et la sécurité. PROPOS RECUEILLIS PAR GUILLAUME BERTOLINO