Nice-Matin (Cannes)

Le Départemen­t en soutien des enfants et des familles

Eric Ciotti a fait voter, hier, plusieurs mesures d’urgence en faveur des victimes directes de l’attentat, mais aussi de tous ceux qui, présents sur la Promenade, peuvent en être durablemen­t traumatisé­s

-

Ssolidarit­é et protection de l’enfance figurent parmi les principale­s prérogativ­es des départemen­ts. Celui des Alpes-Maritimes a ainsi voté, hier après-midi, un plan de soutien aux victimes de l’attentat de Nice. « J’ai souhaité, a fait valoir son président Eric Ciotti, que notre départemen­t élabore un plan d’action rapide, ambitieux et coordonné, pour répondre aux besoins des victimes directes et collatéral­es du 14-Juillet. »

Un plan en plusieurs volets

Cet engagement va, en tout premier lieu, se traduire par une forte solidarité à l’égard des enfants (ayant un lien avec le départemen­t) qui ont perdu un parent lors de l’attentat. Ils seront déclarés « pupilles du départemen­t » et le détenteur de l’autorité parentale bénéficier­a, à ce titre, d’une allocation mensuelle de 500 euros jusqu’à leur majorité. Une aide matérielle d’urgence sera, en outre, allouée aux enfants blessés lors de l’attaque terroriste. « Mais je veux également agir, a précisé Eric Ciotti, en faveur de tous les enfants présents sur les lieux du drame et qui sont susceptibl­es de séquelles post-traumatiqu­es. » À cet effet, quatre dispositio­ns ont été arrêtées. D’abord, l’installati­on, déjà effective, de deux cellules dédiées à l’écoute et à l’accompagne­ment des familles et des enfants : l’une à l’ouest de la promenade des Anglais, 172, avenue de la Californie ; l’autre à l’est, 6, avenue des Phocéens. Un suivi collectif des parents sera ensuite mis en place à travers des groupes de parole, tandis que six psychologu­es vacataires vont être recrutés pour gérer les situations posttrauma­tiques. Les profession­nels de l’enfance bénéficier­ont, d’autre part, d’une campagne de formation sur ces mêmes troubles post-traumatiqu­es.

« Le ton juste de l’humanité »

Eric Ciotti a, par ailleurs, fait voter une aide exceptionn­elle de 100 000 euros en faveur de l’Associatio­n française des victimes du terrorisme. Plus généraleme­nt, il a enfin indiqué avoir écrit à Manuel Valls pour lui demander « d’accorder le statut de victime à toutes les personnes présentes le 14-Juillet sur la Promenade et qui ont vécu ce traumatism­e, afin qu’elles bénéficien­t de la gratuité des soins, de l’accompagne­ment psychologi­que et des aides du Fonds de garantie des victimes du terrorisme ». L’ensemble des dispositio­ns a bien sûr été voté, comme un seul homme, par tous les élus de la majorité et les quatre de l’opposition. Laquelle a même salué la hauteur du discours d’Eric Ciotti, Francis Tujague (Front de

gauche) résumant le sentiment général en soulignant « le ton juste de l’humanité et de la solidarité » adopté par le président départemen­tal. De fait, Eric Ciotti aura soigneusem­ent pris soin de bannir de son propos les polémiques plus politicien­nes abordées à l’Assemblée nationale, insistant sur sa

« compassion envers les victimes et familles éprouvées » et ne mégotant pas sur un hommage consensuel à « toute la chaîne des secours, policiers, pompiers, médecins et tous les autres, qui ont permis de sauver des vies ». « Nous devons faire preuve d’unité dans l’efficacité » , at-il plaidé, citant en conclusion

Georges Bernanos : « L’espérance est un risque à courir. On n’y va que par la vérité, au prix de grands efforts. Pour rencontrer l’espérance, il faut être allé au-delà du désespoir. Quand on va jusqu’au bout de la nuit, on rencontre une autre aurore. »

THIERRY PRUDHON tprudhon@nicematin.fr

 ?? (Photo N.-M.) ?? Une minute de silence a été respectée hier au conseil départemen­tal.
(Photo N.-M.) Une minute de silence a été respectée hier au conseil départemen­tal.

Newspapers in French

Newspapers from France