Nice-Matin (Cannes)

Don de sang: poursuivre l’élan de solidarité

L’Établissem­ent français du sang a reçu en une semaine 4000 donneurs potentiels au lieu de 400 en temps habituel. Les stocks ont été reconstitu­és mais l’effort doit être maintenu

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Au lendemain de l’attentat de Nice, qui a coûté la vie à 84 personnes et en a blessé plus de 330 autres, des milliers d’anonymes se sont rendus dans les centres de collecte pour donner leur sang. L’Établissem­ent français du sang (EFS) qui gère les dons au niveau national et grâce à ses antennes locales a ainsi enregistré près de 4 000 donneurs volontaire­s en une semaine, contre 400 en temps habituel. « À aucun moment on n’a manqué de sang à Nice suite à cette catastroph­e », souligne le président de l’EFS, François Toujas. Comment ? Parce que des personnes avaient donné leur sang avant le 14 juillet permettant à l’EFS d’avoir un stock (qui correspond aux besoins pour une période de 12 à 14 jours) assez conséquent pour gérer cette situation de crise. Pour autant, les quantités disponible­s sur Nice et sa région n’étaient pas suffisante­s pour faire face à l’afflux de blessés (encore une fois parce qu’il faut conserver un stock minimum). Des produits sanguins ont donc été envoyés depuis Midi-Pyrénées et RhôneAlpes. Dans la nuit du 14 au 15 juillet, en même Le président de l’EFS, François Toujas, précise qu’« en France nous avons besoin de   dons par jour. Un million de malades sont concernés ». (Photo Florian Escoffier)

temps que le plan blanc (l’organisati­on des secours) est déclenché, une cellule de crise a été mise en place à l’EFS.

Péremption rapide

L’objectif : acheminer le sang (concentrés de globules

rouges, de plaquettai­res et plasma) et gérer les collectes. L’afflux massif de donneurs les jours qui ont suivi l’attentat a assuré le remplissag­e des stocks. Car même après un drame comme celui de Nice, l’EFS doit

pouvoir faire face à une éventuelle autre catastroph­e. Il est donc impératif que la mobilisati­on perdure dans le temps. «Les produits sanguins ont une durée de vie limitée (5 jours pour les plaquettes, 42 jours pour les globules rouges).

La sécurité transfusio­nnelle est notre capacité à répondre à ce type de catastroph­e, et elle dépend des stocks dont on dispose » , détaille François Toujas. « Un don de sang est un acte de solidarité. Il sauve des vies, que ce soit après des drames comme celui qu’à connu Nice qu’au quotidien. En France, nous avons besoin de 10 000 dons par jour. Un million de malades est concerné.»

Les dons du sang ne doivent pas césser

Le président de l’EFS a tenu hier à « remercier les équipes qui ont travaillé sans relâche et en première ligne depuis la tragédie. » Alors que la deuxième édition d’une campagne de collecte à l’initiative des hôteliers niçois devait être lancée ces jours-ci, celleci a été reportée. Le moment n’était guère opportun. Cependant les dons de sang ne doivent pas cesser martèlent les membres de l’EFS. L’été est traditionn­ellement une période complexe car les donneurs sont moins disponible­s. Les 4 000 personnes qui se sont présentée spontanéme­nt auprès des centres de collecte la semaine dernière ont été sensibilis­ées à cette problémati­que. Ceux qui n’ont pas eu la possibilit­é de donner – faute de temps notamment – sont donc conviés à le faire dans les semaines à venir, pour que la solidarité perdure.

AXELLE TRUQUET atruquet@nicematin.fr

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