Arte passe au crible la presse à scandale
La chaîne décrypte l’évolution des tabloïds depuis leur naissance dans les années 50 à aujourd’hui
Dans le cadre de son Summer of Scandals, Artediffuse Tabloïds!,
un grand documentaire signé Jean-Baptiste Péretié, qui retracel’histoiredel’ascension, trépidations et soubresauts de la presse à sensation. Édifiant. «C’estunehistoiredesexe,de sang et de fric. De scoops bidon et de révélations exclusives.Dereportersquifouillent dans les poubelles. De chasseurs et de proies. De gloires éphémères et de petites princesses...»Ledocumentairede Jean-BaptistePéretiés’ouvre surcesmots,édifiants,quidéfinissentàeuxseulslemonde des tabloïds, également appelé presse à scandale, presse-poubelleoupressepeople. Nés dans les années 50 de parents anglo-saxons, ils se nomment The Sun, Bild, Star, Globe, NationalEnquirer, Daily Star, News of The World, ou plus tard, en France, France dimanche et feu Infos du monde, et ont pour vocation d’être populaires. La recette est simple: traitement de l’information à la fois concis et accrocheur, minimum de texte, maximum d’illustrations,dusexe,dusportetdes jeux. Imparable. « Depuis que la presse existe, les journaux prospèrent grâce à un seul et même principe : donner à lire aux lecteurs ce qu’ils demandent », déclarera le magnat de la presse australien Rupert Murdoch, lors du rachat de TheSun,en1969.Propriétaire
d’une cinquantaine de titres, dont plusieurs tabloïds, il n’a jamais cessé d’encourager ses journalistes à dégoter
l’infolaplusvendeuse,quitte à traquer les VIP jusque dans les toilettes ou à les mettre sur écoute, violant bien souventlescodesinternationaux de déontologie journalistique. Selon l’universitaire américaine spécialiste des médias UttaraManohar,«l’unedescaractéristiques intéressantes de ces supports est de produire des célébrités sensationnelles à partir de n’importe quel registre de l’actualité,qu’ils’agissedepolitique, desport,d’affairesoud’undomainenefaisantjamaisdéfaut
enmatièredenouvellesàsensation,cebonvieuxmondedu spectacle ». Lady Di, Paris Hilton, David Beckham, Angela Merkel, Angelina Jolie, Nabilla, tous s’y retrouvent,unjouroul’autre. Avec, toujours, cette question:sont-celescélébritésqui profitentàlapressepeopleou la presse people qui profitent aux célébrités ?
Tabloïds !
à 22 h 10 sur Arte