Nice-Matin (Cannes)

Solar Impulse en passe de gagner son pari

Parti d’Égypte pour son ultime étape, l’avion devrait se poser à Abu Dhabi dans la nuit de lundi à mardi. Et ainsi réussir l’exploit d’un tour du monde porté par l’énergie solaire

- CEDRIC VERANY cverany@nicematin.fr

L’heure est pour l’instant à la concentrat­ion. Pas encore à la fête. Au centre de contrôle de la mission Solar Impulse à Monaco: on étudie les trajectoir­es, on calcule les itinéraire­s, on assiste le pilote, on travaille encore à 100 %. L’avion s’est envolé dimanche à 1 heure du matin de l’aéroport internatio­nal du Caire en Égypte. Direction Abu Dhabi. Une étape concrète, la dernière de l’aventure pour attester d’un tour du monde réalisé dans les airs grâce à la seule compétence de l’énergie solaire. C’est le rêve de Bertrand Piccard, l’aéronaute suisse qui a pris les commandes de ce dernier vol. Et de son coéquipier André Borschberg, qui l’a assisté pour le décollage depuis Monaco. « C’est difficile à croire que l’on est en train d’atteindre notre but, je ne réalise pas vraiment qu’on touche presque la fin de cette aventure démarrée il y a 13 ans » souffle le pilote. Les préparatif­s de ce dernier vol ont été très compliqués. Une première tentative, le 16 juillet, avait été abandonnée. « Beaucoup de choses se sont passées pendant notre séjour en Égypte. Nous avons réalisé que nous approchion­s des limites de températur­e que nous n’avions pas expériment­ées, avec de telles masses d’air chaudes ».

La chaleur a tout compliqué

En Arabie Saoudite, par exemple, l’avion doit survoler une forte vague de chaleur actuelleme­nt, puisque même la nuit il fait quand même 40 degrés! « Nous avons retesté une partie de nos équipement­s pour être sûrs du bon déroulemen­t de ce vol. Finalement, cette situation climatique nous a forcés à nous déconcentr­er, à nous mettre en mode de combat. Et éviter de nous reposer sur nos acquis, ce qui aurait pu nous conduire à faire une erreur » conclut André Borschberg. Qui gardera, lui, comme souvenir impérissab­le son arrivée au Caire et son survol des pyramides de Gizeh. « C’était effectivem­ent un moment fort. Les pyramides émergeaien­t de la brume, j’ai eu l’impression de les voir comme si elles étaient en plein désert, comme c’était le cas il y a 5000 ans ». Le vol jusqu’à Abu Dhabi, entamé dimanche est fixé sur 48 heures. Ainsi, Bertrand Piccard devrait arriver dans le ciel des Émirats Arabes Unis dans la nuit de lundi à mardi, après avoir survolé la mer Rouge et l’Arabie Saoudite. Et retrouver ainsi son point de départ de mars 2015. Et il sera alors, l’heure de la fête!

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(Photos Solar Impulse) L’avion a décollé dimanche à  h du matin du tarmac de l’aéroport internatio­nal du Caire pour un vol estimé de  heures.
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Bertrand Piccard depuis son cockpit, au moment du départ.

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