Nice-Matin (Cannes)

Sarah fanatisée

Sarah Hervouet vivait à Cogolin avec sa mère. Elle fait partie du commando soupçonné d’avoir préparé un attentat à la voiture piégée à Paris

- ERIC MARMOTTANS emarmottan­s@nicematin.fr

L’une des trois femmes interpellé­es jeudi soir dans l’Essonne habitait à Cogolin. Il y a  mois, sa mère lancait dans Var-matin un appel de détresse.

Dans le quartier du centre commercial de l’Agora, une zone à la fois commercial­e et résidentie­lle qui jouxte le centre-ville de Cogolin, on faisait comme si de rien n’était hier. « La meilleure des réactions, c’est le silence », lâche un riverain qui n’a rien vu, rien entendu. Sarah Hervouet, 23 ans, habitait là, dans un petit immeuble, au deuxième étage, dans un appartemen­t dont la porte est restée close hier. « Ça fait quelques jours que je ne la vois plus », admet une commerçant­e. La jeune femme fait partie du trio féminin intercepté jeudi soir à Boussy-Saint-Antoine, en Essonne, dans le cadre de l’affaire de l’attentat manqué à la voiture remplie de bonbonnes de gaz au coeur de Paris le week-end dernier. Un« commando » téléguidé par des djihadiste­s de Daesh depuis la Syrie, a affirmé François Molins, le procureur chargé de l’antiterror­isme en France [lire en encadré]. Dans la foulée de ces arrestatio­ns à 25 km de la capitale, le domicile familial de Cogolin a été perquisiti­onné dans la nuit par les policiers du Raid qui n’ont manifestem­ent pas eu besoin d’utiliser leur bélier. Lors du coup de filet, la jeune Varoise « entièremen­t voilée » a donné un coup de couteau dans l’épaule d’un policier. Elle était accompagné­e d’Inès Madani, 19 ans, liée à des Belges radicalisé­s, et d’une prénommée Amel, 39 ans, dont la fille adolescent­e a été arrêtée. Deux couples avaient aussi été interpellé­s mardi et mercredi, l’un sur une aire d’autoroute à Orange (Vaucluse), l’autre – relâché depuis – dans le Loiret.

La « promise » de deux terroriste­s

Enfin, le compagnon de Sarah Hervouet a également été placé en garde à vue. Avant lui, la jeune femme, dont on a retrouvé un « testament », s’était « promise » à Larossi Abballa, le tueur d’un policier et de sa compagne à Magnanvill­e (Yvelines) le 13 juin dernier, puis à Abdel Kermiche, co-auteur de l’attaque meurtrière de l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), le 26 juillet. Selon les informatio­ns qui ont filtré hier, le réseau qui vient d’être démantelé correspond­ait au moyen de la messagerie cryptée Telegram. Sarah Hervouet comme la plupart – sinon l’ensemble – des autres suspects dans cette affaire faisait l’objet d’une fiche S, au moins depuis qu’elle avait tenté de se rendre en Syrie en 2015. À l’époque, sa mère avait lancé un cri d’alarme dans nos colonnes [lire ci-dessous]. « C’est une femme extraordin­aire, commentait-on dans son entourage profession­nel qui faisait « barrage » hier, elle tolérait sa fille parce que c’était son sang, vous comprenez ? »

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(Photo Michel Johner) La suspecte varoise vivait dans le quartier de l’Agora à Cogolin. Le logement a été perquisiti­onné dans la nuit de jeudi à hier.

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