Dany Boon : « Jouer un radin c’est jubilatoire »
«C’est jubilatoire de jouer un tel personnage »
Le contraire d’un radin, c’est ce qu’a été Dany Boon, généreux au possible avec nos lecteurs, venus le rencontrer hier après-midi au Pathé La Valette (Avenue ), avant d’assister à l’avant-première du film Radin !. L’acteur et comique était accompagné de Fred Cavayé, le réalisateur. Avant la sortie officielle de cette comédie émouvante sur les écrans le septembre prochain, le roi du box office entré dans la légende en avec Bienvenue chez les Ch’tis, s’est réjoui de l’engouement du public pour le sujet, lors des premiers rendez-vous de ce marathon promotionnel en France. Mais il a aussi discuté le bout le gras avec nos lecteurs avec cette chaleur des gens du Nord qui le caractérise.
T-shirt noir pour Fred, chemise blanche pour Dany, jeans et baskets pour tous, c’est en toute décontraction que le réalisateur et la tête d’affiche de Radin ! ont rencontré la presse hier en soirée au cinéma Pathé-La Valette. Avant de filer sur Marseille pour une autre avant-première.
Dany, pourquoi, malgré un emploi du temps surchargé, avoir absolument tenu à faire ce film?
C’est vrai qu’il n’était pas prévu que je tourne Radin !, mais j’ai beaucoup ri en lisant le scénario et j’ai également été très ému. Ce film m’a bouleversé. En général, j’aime les scènes d’émotion dans une comédie. Et je trouve que Fred a très bien réussi ce mélange. A la fois dans l’écriture et dans la réalisation.
Comment le public a-t-il réagi jusqu’à présent lors des avantpremières ?
D. B. : J’ai un petit truc, pour me faire une idée. Toute la salle reste quand on organise une séance de questions-réponses après une avant-première. C’est plutôt bon signe. Si tous les spectateurs ne partent pas après la projection, ce n’est pas que pour ma pomme.
Fred Cavayé, après avoir réalisé trois thrillers, vous êtes vous habitué à entendre des rires dans la salle?
C’est vrai que mes films précédents n’offraient pas trop la possibilité à la salle de réagir. J’étais moins en prise direct avec le public. Là, c’est presque émouvant d’entendre les spectateurs se manifester. C’est même surprenant de voir que ce qu’on a écrit dans son bureau fait rire personnes.
Dany, on vous connaît plutôt généreux. Jouer un rôle de radin n’a pas été trop difficile?
D. B.: Au contraire, c’est jubilatoire de jouer un tel personnage détestable, odieux. Et malheureux. J’aime le côté jusqu’au-boutiste de mon personnage. Et le fait qu’à la fin du film, il ne devienne pas généreux, mais apprenne juste à mieux gérer sa radinerie. F. C.: C’est vrai que le personnage est antipathique au possible, mais on l’aime quand même. Au point de s’amuser qu’il aille voler l’argent du goûter d’un de ses élèves de violon. Dany, à la façon d’un Louis de Funès, apporte ce mélange de détestation et d’empathie.
Vous connaissez des radins?
D. B. : Kad Merad pour ne pas le citer (rires). On s’amuse à faire un test lors des projections. On demande à la salle: qui est radin? En général, deux ou trois doigts se lèvent. En revanche, à la question : connaissez-vous des radins? Tout le monde lève le doigt (rires). F. C.: En fait on ne se voit pas radin. Mais on est très probablement toujours le radin de quelqu’un. C’est un thème universel et c’est pour ça que ça plaît au public.
Fred Cavayé, vous dites de vos films qu’ils sont tous des «films du dimanche soir». Y a mieux comme argument de promotion, non?
L’expression «films du dimanche soir» n’a pas bonne presse et c’est terrible. C’est même devenu péjoratif. Je le déplore. Populaire peut rimer avec qualité. Pour ma part, mes premières émotions cinématographiques, je les ai connues à la télé en regardant les films de Belmondo ou de Pierre Granier-Deferre. D. B.: De toute façon, il vaut mieux faire des films du dimanche soir, que du samedi soir… (sourires).
Dany, quelle est votre actualité?
Mon film Raid Dingue, que j’ai réalisé et dans lequel je joue, sort en février. Sinon, je vais jouer un One-man-show à l’Olympia à la fin de l’année pour fêter mes ans de carrière.