Nice-Matin (Cannes)

« Ce rapport d’enquête ne nous apprend rien ! »

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En apprenant par notre coup de fil le contenu des conclusion­s du rapport, Claude Benitah évoque un « enfonçage de portes ouvertes ». Le président de l’Associatio­n de sauvegarde des sites du Mont-Boron, Mont-Alban, Capde-Nice ne voit rien de neuf dans ces conclusion­s. «Onnous dit dormez tranquille­s, nous nous occupons de tout. Hélas ils ne font qu’appliquer juridiquem­ent ce qui est applicable. Il faudrait aller plus loin. » Claude Benitah est un pilote particuliè­rement chevronné. Il a été commandant de bordinstru­cteur du Glam, le Groupe de liaisons aériennes ministérie­lles. Cet ancien militaire a piloté plusieurs présidents de la République. « Une amende c’est une chose, mais comment en arrive-t-on à faire ce qui a été fait par l’équipage ? Ce rapport d’enquête ne nous apprend rien ! Cette enquête ne dit pas ce qui s’est réellement passé dans le cockpit. » Claude Benitah s’interroge en effet sur les raisons de l’incident. « Nous n’en savons toujours rien. Est-ce un problème de qualificat­ion de l’équipage, de compétence, de méconnaiss­ance de la procédure ou autre chose ? » Claude Benitah pointe également l’altitude finalement retenue de  mètres. « Ils entretienn­ent la confusion. Il faut savoir que quand ils parlent d’altitude, c’est par rapport au niveau de la mer. Elle ne tient pas compte de la hauteur du mont Boron par exemple, ni de celle des immeubles. J’ai été testeur, un pilote qui agit comme cela ne mérite pas sa licence. » Le président de l’associatio­n regrette également qu’aucun rendez-vous avec l’associatio­n n’ait encore été proposé alors même que la DGAC s’y était engagée. « Les amendes, les enquêtes, d’accord. Mais qu’est ce qu’on fait maintenant. On attend le coup suivant ? Des incidents sérieux il y en a déjà eu quelques-uns. » Claude Benitah pointe également un autre problème qui concerne, celui-ci, tous les vols. « Un avion en procédure, de taille moyenne comme un A, brûle une tonne et demie de carburant. Ce sont donc  à  litres de kérosène qui s’abattent sur la ville. On ne le voit pas, on ne le sent pas. Mais la pollution est pourtant bien là. C’est un problème majeur qu’il faudra bien aborder. »

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