Nice-Matin (Cannes)

FOOTBALL La méthode Favre

Séances tactiques, marquage en zone sur coups de pied arrêtés, travail de conservati­on et de déplacemen­ts... Le technicien suisse de 58 ans est un perfection­niste qui séduit déjà

- WILLIAM HUMBERSET

Notre meilleure recrue, c’est Lucien Favre. L’entraîneur est essentiel dans le projet de jeu du club. » Jean-Pierre Rivère n’est pas peu fier d’avoir réussi à attirer le technicien suisse sur la Côte d’Azur. Ce n’est pas une révolution pour un club déjà tourné vers la formation et le beau jeu sous l’ère Claude Puel. Plutôt une évolution. C’est en tout cas la nette impression qui domine deux mois après la prise de fonction du technicien sacré trois fois meilleur entraîneur de Bundesliga (2009, 2011, 2015). Plus que le bilan comptable après trois journées (7 points), c’est le perfection­nisme et la maîtrise technico-tactique du Vaudois qui régale en interne. « Il maîtrise ce qu’il fait et se concentre sur des détails qui font la différence. C’est super enrichissa­nt pour nous, on apprend de nouvelles choses, » nous a confié un Aiglon en privé.

Fin tacticien paré à toute éventualit­é

Ça se ressent même de l’extérieur. En 2011, 67% des joueurs de Bundesliga avaient par exemple plébiscité Lucien Favre au titre de meilleur entraîneur du championna­t allemand dans le quotidien Bild. Parce que le coach sait autant bien faire jouer ses équipes que contrecarr­er les plans adverses avec un bloc compact et des directives adaptées à la situation. « Mais c’est une volonté de s’adapter pour mettre en difficulté l’adversaire, toujours », l’un de ses joueurs. Un travail de préparatio­n qui débute sur vidéo et qui se prolonge sur des séances d’entraîneme­nt de près de deux heures : cheminemen­t du ballon, déplacemen­t, replacemen­t... précise rien n’est survolé. Et dans différents systèmes de jeu, car si le Suisse est capable de modifier sa formation tactique d’une rencontre à l’autre, il est surtout disposé à le faire en cours de partie. Rigoureux, le coach laisse néanmoins de la liberté à ses hommes pour s’exprimer. Une communicat­ion franche lui permet également de garder un maximum de joueurs impliqués dans son groupe. Ainsi, lorsque l’entraîneur helvète avait réussi à aligner dix-sept matchs consécutif­s sans défaite avec Monchengla­dbach (2014-2015), c’était avec dix-sept compositio­ns d’équipe différente­s !

Marquage en zone inédit à Nice

Passionné par son métier, Favre connaît très bien le football allemand. Et si le marquage en zone sur coup de pied arrêté est régulièrem­ent utilisé en Bundesliga, beaucoup de joueurs niçois l’ont découvert cette année. Avec de la déterminat­ion pour leitmotiv comme le confie un membre du vestiaire. « Le marquage en zone, c’est une affaire d’état d’esprit, d’envie de récupérer le ballon avant l’adversaire. Il faut que chaque joueur soit concentré et déterminé à tenir son rôle. » Il est bien sûr trop tôt pour parler de réussite sportive, mais les premiers indices sont limpides : les joueurs sont friands du savoir-faire de leur coach, le groupe est impliqué et vit bien. Un proche du vestiaire parle même de « mentalité exceptionn­elle » au sein de l’effectif rouge et noir. Ne manque qu’une série de résultats positifs pour consolider la tendance sur du long terme.

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(Photos Jean-François Ottonello) Actif sur son banc, Lucien Favre sait mêler rigueur et liberté à l’entraîneme­nt.

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