Nice-Matin (Cannes)

Avenue Montaigne : ces ouvriers de l’ombre

Documentai­re France 5 a suivi ces petites mains qui oeuvrent en coulisses pour préserver l’image et l’excellence du luxe

- CÉLINE FONTANA

Haute couture, art, palace… L’avenue Montaigne est la vitrine du luxe à Paris. France 5 dévoile ses coulisses, l’univers des employés et artisans, dans Les Petites Mains de l’avenue Montaigne, un documentai­re écrit et réalisé par Katia Chapoutier. Des métiers prenants, souvent stressants, mais pas que… Maison Ch ris tianDi or, à quatre jours d’un défilé. Rien ne semble avoir changé depuis 1947, date à laquelle le couturier installas es ateliers sous les toits. Les modèles se font et se dé font.On apporte la dernière retouche… Chacun semble avoir un amour viscéral des on métier, des es modèles, véritables «bébés », mais le ton est ferme, les attentes précises, la tension palpable. Les petites mains n’ appartienn­ent cependant pas qu’à la haute couture. Le documentai­res’ attarde longuement sur l’organisati­on de l’hôtel Plaza Athénée. Durant la journée, la boulangeri­e du palace enfourne quelque mille pains et huit cents viennoiser­ies, qui se doivent d’être croustilla­nts à chaque repas. Au restaurant Le Relais, le chef dé voile le secret des a célèbre poulette des Landes, à la carte depuis six ans : elle est farcie de gros sel, de poivre mignonnett­e, de gousses d’ail écrasées, de thym et de laurier, mais surtout généreusem­ent tartinée de beurre avant d’être embrochée,afin d’ être juteuse et tendre à souhait. Arnaud, l’ ébéniste fait chaque jour un état des lieux: rafraîchir, vernir,recoller… Rien ne lui échappe. Il faut aussi réparer les incidents: un verre renversé sur la marqueteri­e …« Le travail et le cadre sont très gratifiant­s », souligne-t-il volontiers. Mais s’il est une petite main épanouie, c’est bien Ronnie, magasinier chez Art curial, maison de vente aux enchères fondée il y a quinze ans. Il réception ne les oeuvres d’art, les conditionn­e aussi, soignant ainsi fièrement le dernier contact avec le client. Ronnie est par ailleurs un fin connaisseu­r de l’art urbain. Le commissair­e-priseur requiert son avis pour l’accrochage des oeuvres; pendant les enchères, Ronnie représente des collection­neur s qui n’ ont pu se déplacer; un des es tableaux est même exposé et vendu pour 1 600 euros ! Ce quart d’ heure de gloire ne l’ empêche pas de rester modeste : « C’est fini Cendrillon, mardi je retourneau stock », plaisante-t-il. Jusqu’à la prochaine mise en avant du street art…

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Le documentai­re se penche notamment sur le travail des employés de la maison Christian Dior, à quatre jours d’un défilé.

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