Nice-Matin (Cannes)

Vrai ou faux : faut-il avoir peur des compteurs Linky ?

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Ils sont obligatoir­es : vrai

C’est la Commission européenne qui préconise la généralisa­tion de compteurs intelligen­ts pour de meilleures répartitio­ns et distributi­on de l’électricit­é. Le droit français les a transposée­s dans la loi relative à la croissance énergétiqu­e pour la croissance verte en . D’ici , les  millions de compteurs du pays seront changés. Des villes s’y opposent un peu partout en France (elles sont sept dans les AlpesMarit­imes et six dans le Var). Mais la justice a récemment tranché en leur défaveur. Quant à un particulie­r qui ferait de la résistance, Enedis, le gestionnai­re de réseau en charge de l’installati­on (ex-ERDF), assure qu’il « n’est pas là pour employer la force. Si vous posez une barrière devant votre compteur, on ne passera pas outre, garantit Eric Debanne, délégué territoria­l Alpes-Maritimes. Mais de toute façon, quand votre compteur tombera en panne dans cinq ans, il n’y aura plus que des Linky pour le remplacer. »

Ils émettent des ondes : vrai

Mais on ne parle pas des mêmes ondes que pour les téléphones ou les antennes relais. Les compteurs Linky utilisent le Courant porteur en ligne (CPL). Il se sert du réseau électrique  volts de la maison délivré par les prises électrique­s et se superpose au signal  hertz déjà véhiculé pour envoyer ses radiofréqu­ences. Le CPL est une technologi­e utilisée depuis  ans par des millions de personnes dans le monde.

Ils peuvent déclencher des appareils de manière intempesti­ve : vrai

« C’est vrai ça peut arriver, concède Christophe Longre, porte-parole régional d’Enedis. Avec des appareils made in China de mauvaise qualité, qui utilisent des radiofréqu­ences interdites en Europe. » Des interféren­ces qui déboussole­nt. Faut-il alors changer tous ses appareils ? Le porte-parole régional encourage à contacter Enedis, mais le site prévient que « les dommages subis par les appareils électrique­s ne répondant pas aux normes en vigueur ne sont pas pris en charge par Enedis ».

Ils émettent un champ électromag­nétique : vrai

Comme tous les appareils électrique­s. « C’est un rayonnemen­t, explique Christophe Longre. Prenez un feu. Vous approchez les mains, c’est chaud, vous reculez c’est froid. Là c’est pareil, le champ électrique (quand l’appareil est branché) et magnétique (qui s’ajoute quand on fait fonctionne­r l’appareil), diminue quand on s’éloigne. » Par rapport au compteur actuel, « Linky n’émet pas davantage ».

Ils sont dangereux pour la santé : faux

Si l’on se fie aux derniers rapports émis par l’Agence nationale des fréquences (ANFR) le  mai  (pour les mesures en laboratoir­e) et en septembre  (in situ), et par l’Agence de sécurité sanitaire de l’alimentati­on, de l’environnem­ent et du travail (Anses), rendu le  décembre , Linky n’est pas le diable. Même l’UFC-Que Choisir atteste que « la contributi­on du compteur Linky ne peut être que mineure ». Mais les anti-Linky y voient de leur côté un vrai danger. Car les rapports officiels conservent quelques réserves. L’Anses encourage notamment à poursuivre les études sur la question. Une brèche dans laquelle s’engouffren­t plusieurs associatio­ns et politiques, à l’instar de l’eurodéputé­e écologiste Michèle Rivasi, qui réclame « une étude contradict­oire ».

Le concentrat­eur de Linky est dangereux : faux

Le concentrat­eur est la seule chose avec laquelle Linky communique, une fois par jour, moins d’une minute, par conduction, via le câble électrique classique. Il est installé dans un transforma­teur et accumule les données envoyées par tous les Linky de sa zone pour les envoyer une fois par jour au gestionnai­re de réseau, Enedis, par le réseau GPRS classique, comme s’il passait un coup de téléphone avec un mobile. « On n’a pas prévu de protection particuliè­re de ces concentrat­eurs, c’est vrai », reconnaît Enedis.

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