« Le vote utile, c’est fini »
L» scandaient-ils, hier après-midi, en descendant l’avenue Jean-Médecin à Nice. Réunis à l’initiative du Parti de Gauche, du Parti communiste, et du collectif « La France insoumise », ils n’étaient qu’une trentaine au départ de l’arrêt de tram de la gare Thiers. Puis, rapidement, une soixantaine, parfois jusqu’à une centaine. Des militants de très longue date, des déçus du socialisme, mais aussi des plus jeunes, qui ont rejoint le cortège en route. Au programme : tractage et explications, en situation, du programme du candidat de Jean-Luc Mélenchon, à différents endroits stratégiques. Les mesures contre l’évasion fiscale devant McDonald’s, celles pour la santé devant une pharmacie, le programme culturel devant le cinéma Pathé.
Bon accueil
Un modus operandi peu fréquent. «C’est la deuxième fois que l’on fait ça. C’est plus sympa qu’une réunion publique dans une salle, plus convivial, et on touche plus de gens », explique Robert Injey, membre du conseil national du Parti communiste. La démarche a été globalement bien accueillie par les badauds, plutôt amusés. Le défilé a eu lieu sans encombres, à l’exception de quelques coups de klaxons d’automobilistes pressés. Seul accro c notable, une quinquagénaire en furie s’est postée devant le cortège à mi parcours : « Mais ça va pas bien, non ? » s’estelle exclamée en se tapotant la tempe du bout de l’index, avant de s’enfuir à toutes jambes en grognant : «Ce Ève, ans, explique avoir « commis l’erreur de voter Hollande en » dans l’unique but de contrer Sarkozy. Depuis, elle enrage contre l’actuel Président : « Il n’a même pas amnistié les syndicalistes, alors que sont des idées d’un autre âge, la politique ce n’est plus ça aujourd’hui. » même Chirac l’avait fait. Ça a été le début d’un quinquennat catastrophique. Quarante-six milliards de cadeaux au patronat sans contrepartie, pas un mot sur le traité européen… pour moi le vote utile, c’est fini. » « Quel que soit l’état futur de Marwa, c’est aux parents de décider ! » Parallèlement à une autre manifestation organisée à Marseille, où est hospitali- sée la fillette niçoise âgée de 1 an, une cinquantaine de personnes (dont une dizaine d’enfants) se sont rassemblées devant l’hôtel de ville de Cannes, hier aprèsmidi à 14 h, avant d’entamer une marche silencieuse sur la Croisette. Une action menée à l’initiative de plusieurs associations telles ADS, Cannes Savoir, Vivre ensemble, de Grasse ou Menton, afin de soutenir Mohamed et Anissa Bouchenafa, les parents de l’enfant qui s’opposent à son « débranchement respiratoire », malgré les préconisations du staff médical de la Timone et un entérovirus rare qui handicape lourdement la fillette. « Ce n’est qu’un soutien, il n’y aucune récupération politique ou religieuse», affirme une marcheuse. Avec une banderole portant la photo du nourrisson et ce slogan : « Droit de vie pour Marwa », ce cortège silencieux s’est rendu jusqu’à la Roseraie de Cannes, avant de se recueillir quelques secondes devant la stèle du droit des enfants. Rappelons que le Conseil d’état doit se prononcer sur ce dossier sensible en début de semaine prochaine.