Nice-Matin (Cannes)

Niçois, surtout ne changez rien !

Avec cette douzième victoire par un but d’écart en championna­t, l’OGC Nice rejoint Monaco, qui joue ce soir, et le Paris Saint-Germain en tête de la Ligue 1

- A Dijon, Textes : VINCENT MENICHINI Photos : AFP

Et ça continue, encore et encore… Quelle saison ! Quelle vie que celle de l’OGC Nice, qui flambe et s’accroche à Paris et Monaco dans cette course au titre déjà mémorable. A dix journées de la fin, les Niçois sont toujours là et cette victoire ramenée de Dijon a une fois encore mis en lumière les vertus d’un collectif porté par une dynamique folle. Une bande de potes bien décidée à faire encore tourner en bourrique les grands de ce monde à coup d’exploits. Le dernier en date a été l’oeuvre de Wylan Cyprien. « C’est vraiment un beau but, a apprécié Lucien Favre. Son contrôle change tout... » Grâce au huitième but en Ligue 1 de l’ancien Lensois, le Gym s’est offert un succès importanti­ssime, le 12e de la saison par un but d’écart, qui le place tout en haut et met Monaco sous pression avant de recevoir Nantes, ce soir au Louis-II. Au cours d’un match qu’il a maîtrisé de bout en bout mais qu’il a aussi traversé avec des idées offensives en berne, malgré un bon Mario Balotelli, Nice a fait appel à la classe d’Eysseric, auteur d’une ouverture «Ligue des champions» pour Cyprien. Ce dernier ne s’est pas fait prier pour punir Reynet. Un but qui est survenu quelques instants après le passage en 4-2-3-1, lequel fut initié par un mouvement de bras de Lucien Favre depuis son banc de touche. Après ce coup de maître tactique, le technicien suisse n’a pas voulu tirer la couverture à lui, mais son sourire en coin a eu davantage d’effet que bien des mots. Sur son banc, Favre a tremblé jusqu’au bout. « A 1-0, ce n’est jamais bon pour le coeur », a-t-il dit. Il a fini par savourer dans les couloirs de Gaston-Gérard, un stade qu’il a quitté la mine enjouée à la vue des VIP qui trinquaien­t autour de belles étiquettes de la région. « Ce succès est très bon à prendre, a-t-il résumé. On est resté patient face à une équipe dangereuse. On est passé tout près du 1-0 pour eux, du 1-1. On a 62 points, c’est bien. On ne regarde pas plus loin. »

« Entre nous, il y a de l’amour » On l’a donc fait pour lui : avec désormais quinze points d’avance sur Lyon, qui compte certes un match de plus à jouer, l’OGC Nice est en droit de penser que ça sent très bon pour le podium, ce qui n’est plus arrivé au club depuis la saison 1975-76 (2e). Quaranteet-un ans après, le Gym est à nouveau en haut de l’affiche. Il enchante ses supporters, lesquels étaient près de 500 dans le parcage visiteurs. « C’était magnifique de les sentir à nos côtés, a apprécié Dante. Il nous reste dix batailles à disputer. C’est beaucoup. La Ligue 1, c’est dur. Personne va nous faire de cadeaux. Au sein du vestiaire, je sens beaucoup de concentrat­ion, d’unité. » « Entre nous, il y a de l’amour presque, a dévoilé Cyprien, l’un des héros de la soirée. On travaille dans la joie et la bonne humeur. On veut être au contact le plus longtemps possible. » Du titre, les Niçois ne veulent pas en parler. Ils ont bien raison. A vrai dire, qu’ils ne changent rien. Qu’ils restent les mêmes avec leurs innombrabl­es qualités et leurs quelques

défauts. Qu’ils gardent enfouie leur ambition ultime née au fil d’une saison de rêve. A voir la joie rugissante d’un Valentin Eysseric au moment du but, on a alors compris que ce Gym-là était comme possédé. Comme porté par un vent de folie. Et si le Gym allait au bout pour de bon ? Pour de vrai ? Réveillez-nous !

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Seri, Walter et leurs coéquipier­s sont à une unité du total de points de l’an passé (). Quelle saison !

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