Marwa : le Conseil d’Etat ordonne la poursuite des soins
La plus haute juridiction administrative du pays a rejeté le recours de l’équipe médicale de La Timone, qui souhaitait « débrancher » la petite Niçoise
Un « immense soulagement. On a gagné le droit de Marwa à la vie ». C’est par ces mots que les parents de Marwa ont accueilli la décision du Conseil d’Etat, qui a ordonné hier, contre l’avis des médecins, la poursuite des soins prodigués à la petite Niçoise âgée de quinze mois. Une décision fondée, d’une part, sur « des éléments d’amélioration de l’état de conscience de l’enfant » et « l’incertitude de l’évolution future de cet état », et, d’autre part, sur l’opposition farouche des parents à la cessation des traitements, selon l’arrêt du Conseil d’Etat.
« Handicap majeur »
Victime d’un virus foudroyant, la fillette avait été transportée à Marseille le 25 septembre, après avoir été admise quelques heures plus tôt à l’hôpital Lenval de Nice. Ses parents avaient saisi la justice en novembre, alors que l’équipe médicale proposait de cesser les soins et de débrancher l’appareil respiratoire qui la maintient en vie. Le tribunal administratif de Marseille avait ordonné la poursuite des soins après avoir commandé une expertise médicale. Cette dernière estimait que la fillette était « consciente mais atteinte d’un déficit moteur majeur » et « irréversible » et qu’elle souffrait « d’une atteinte neurologique sévère et définitive ». « L’évolution » de la maladie de Marwa « va conduire à un handicap majeur chez une enfant grabataire », résumait le rapport. L’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Marseille) avait saisi le Conseil d’Etat pour contester cette décision, arguant une « obstination déraisonnable » des parents.
Mobilisation
Dès le début de la bataille judiciaire, les parents de Marwa, Mohamed et Anissa Bouchenafa, avaient choisi de médiatiser leur combat, largement relayé sur les réseaux sociaux. Chaque vidéo publiée sur la page Facebook « Jamais sans Marwa » totalise des dizaines de milliers de visionnages, tandis que la pétition lancée sur le web est proche des 300 000 signatures.