Nice-Matin (Cannes)

FOOTBALL Alors que revoilà la Toule !

Capitaine de l’AS Monaco l’an dernier, Jérémy Toulalan a rejoint les Girondins de Bordeaux cet été et, à l’instar de son équipe, retrouvé des couleurs depuis le début de l’année 2017

- MATHIEU FAURE

Samedi, Louis-II va retrouver des vieilles connaissan­ces. Il y aura Jérémy Menez, monégasque entre 2006 et 2008 mais surtout un autre Jérémy, Toulalan. La «Toule» a porté le maillot à la diagonale pendant trois saisons (20132016) avec une certaine réussite puisqu’on a, à un moment donné, évoqué son retour en équipe de France quand le milieu de terrain enchaînait les grosses prestation­s. L’été dernier, après une fin de saison compliquée et des rapports, disons, assez frais avec Leonardo Jardim, Toulalan avait pris la direction de Bordeaux.

Ne pas penser à 

Une région qui lui ressemble sans doute un peu plus, lui l’épicurien que le vestiaire lyonnais surnommait affectueus­ement «leroidu barbecue ». A 33 ans, le milieu de terrain devait apporter son expérience et sa sérénité aux Girondins mais la mise en route fut compliquée. Florent Toniutti, créateur du blog « Chronique Tactique » ainsi que du podcast « Vu du banc », est un suiveur assidu des Girondins de Bordeaux (e et porte un regard très précis sur le capitaine girondin. « Ce qui est frappant avec lui, surtout vu du stade, c’est l’impression qu’il est cramé au bout de deux minutes de jeu, il a les mains sur les hanches, c’est frappant comme détail visuel». Toniutti encore : «Il est mieux en 2017 après un début de saison très compliquée où il explosait dans les duels, dès que le rythme s’élevait un peu, il était dans le dur ». Depuis janvier, Jocelyn Gourvennec a changé son schéma, au revoir le 4-4-2, bonjour le 4-3-3 où « Toule » brille en sentinelle. «De fait, il participe moins au jeu offensif et maintient l’équilibre de son équipe, poursuit Toniutti. Il est mieux protégé par Vada et Sankharé qui jouent devant lui et qui ont du volume, du coup, il est dans l’anticipati­on et moins dans les duels ». Alors que son profil de numéro 6 capable de remonter les balles fait toujours du bien, l’ancien monégasque a passé six premiers mois compliqués, sur la lancée de sa fin de saison 2015-2016 où il semblait usé par les kilomètres. Malgré tout, les difficulté­s restent les mêmes. Surtout à son âge. « Dès qu’il a un joueur rapide dans sa zone, c’est compliqué. Lors des deux rencontres face au PSG, Lucas Moura lui a fait très mal, par exemple », poursuit Toniutti. Dans une équipe très jeune (Kamano, Malcolm, Ounas, Vada, Gajic, etc.), le milieu de terrain de 33 ans est avant tout là pour transmettr­e et encadrer. En concurrenc­e avec Grégory Sertic en début de saison, le départ du milieu pour l’OM en janvier a changé la donne. « Toulalan demeure un joueur précieux de par son profil, conclut Toniutti. Mais à 33 ans, il ne sera pas le joueur le plus difficile à remplacer à la fin de son contrat, en 2018. Si Bordeaux investit sur un numéro 6 plus jeune cet été, je ne serai pas surpris de voir Toulalan reculer d’une place dans la hiérarchie et terminer sa transmissi­on ». Dans tous les cas, bien qu’un temps envisagé du temps de son passage en Principaut­é, un détour par la case défense centrale ne semble pas être à l’ordre du jour en Gironde. Surtout qu’avec des profils assez efficaces à ce poste, Bordeaux a de quoi faire. Nicollas Pallois (29 ans), Igor Lewczuk (31 ans) mais aussi la recrue Vukašin Jovanovic (20 ans) assurent parfaiteme­nt la chose. Jérémy Toulalan peut donc profiter de son poste de sentinelle en toute sérénité.

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(Photo AFP) Le maillot a changé mais Toulalan a gardé le brassard entre Monaco et Bordeaux.

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