Neostep remplace les moulages en plâtre par l’impression D L’essor Focus Le parcours
L’entreprise varoise Neostep, spécialisée en appareillage et confort du pied, s’oriente vers l’impression 3D des formes orthopédiques, avec le concours d’un partenaire toulonnais
Réduire les coûts et faire travailler le Var plutôt que l’Allemagne, c’est le choix que vient de faire la société Neostep. Les formes qu’elle utilise pour la fabrication des chaussures orthopédiques sont actuellement moulées et fournies par une société allemande. En passant du moulage à l’impression 3D, les équipes vont gagner beaucoup de temps et les patients aussi. Julie Bertolino et Aurélien Debaque ont créé le Centre varois de podo-orthèse en décembre 2001. Aujourd’hui rebaptisée Neostep, la société s’affiche comme une référence nationale dans son domaine. Avec le concours du docteur Hervé Collado, médecin en rééducation fonctionnelle et du sport à Marseille, Neostep a développé une expertise pour plus d’esthétique et de confort.
Une innovation varoise
Récemment, les deux jeunes entrepreneurs ont eu contact avec la société toulonnaise d’ingénierie Adesim. Avec elle, ils ont mis au point un logiciel qui permet l’impression 3D à partir d’un scan du pied. L’image est réalisée avec le scan iSense. Ce petit dispositif, fabriqué aux EtatsUnis, a la taille d’un smartphone. Il se branche sur un iPhone et scanne le pied d’une simple prise de vue. Les impressions sont ensuite réalisées sur place, dans les ateliers de l’entreprise.
Un investissement peu onéreux
« On va d’abord réaliser des formes en séries et les adapter au pied de chaque patient comme actuellement, expose Aurélien Debaque. Ensuite on travaillera sur mesure. Ce qui permettra de gagner encore plus de temps. » Avec un investissement d’un peu plus de 3 200 euros, qui comprend l’outil iSense, l’imprimante et le logiciel de traitement, Neostep fait un pas en avant. La société rayonne déjà à l’échelon régional sur le Var, les Bouches-duRhône et les Alpes-de-Haute-Provence où elle tient des consultations dans plusieurs hôpitaux et centres de rééducation. « On est restreint par le local, devenu trop petit, et la difficulté de recrutement, regrette Julie Bertolino .On aimerait se développer, mais on ne veut pas s’engager davantage si on ne peut pas répondre à la demande. »
Besoin d’espace
Neostep est à l’étroit dans les locaux qu’elle occupe à La Garde depuis trois ans. Les deux associés ont fait l’acquisition d’un local de stockage de 300 m² sur un terrain voisin. Ils aimeraient acheter un bâtiment pour développer l’activité et maintenir leur croissance. « Mais c’est rare et cher. » Friands d’innovation, soucieux de l’esthétique, Julie Bertolino et Aurélien Debaque réinvestissent leurs résultats chaque année. Ils viennent de recruter leur neuvième salarié. « Il n’y a pas de chômage dans le métier. Nous avons des difficultés à recruter. Le nouveau dispositif APFR de Pôle Emploi nous permet de former les salariés motivés mais sans compétence. Ce qui est difficile, c’est de trouver des profils pour la fabrication. » Environ 1 500 paires de chaussures et 500 paires de semelles sortent des ateliers de Neostep chaque année. Avec un chiffre d’affaires d’1,2 M€ en 2016, et une croissance de près de 10 %, il ne manque à Neostep qu’un lieu de vie plus grand pour grandir encore. Julie Bertolino et Aurélien Debaque se sont rencontrés sur les bancs du lycée d’Alembert à Paris, où ils ont suivi leurs études pour se spécialiser en appareillage du pied. Leur diplôme en poche, ils décident de se lancer dans l’entreprenariat et fondent le Centre varois de podo-orthèse à Carqueiranne. Leurs premières démarches les amènent auprès des centres de rééducation locaux d’envergure comme René-Sabran et Hélio Marin, puis vers La Timone. Neostep rayonne aujourd’hui sur toute la région.