KARTING Gonzales, renaissance italienne
Tout proche de lâcher définitivement le volant au bout d’une saison 2016 abrégée faute de résultats, le Villeneuvois a retrouvé la lumière en Italie. A 21 ans, il vise de nouveaux sommets
Sa traversée du désert aura duré six mois. « Fin 2016, franchement, la page était presque tournée. Sans aucun plan en vue pour redémarrer depuis juin-juillet, je pensais avoir atteint le terme de ma trajectoire, le point de non-retour. » Quatre petites courses et puis s’en va... Alors qu’on le croyait parti pour tutoyer les sommets, après son coup d’éclat remarqué lors de la Super Coupe Internationale KZ2 2015, sur le tourniquet du Mans où il avait conquis la pole position avant de manquer le podium d’un rien (4e), Nicolas Gonzales est tombé de haut, l’an dernier.
Nouveau départ à... Guadalajara
« Très tôt, j’ai compris que ça serait compliqué », explique le kartman villeneuvois monté une fois sur le toit du monde en 2013, lorsqu’il avait décroché le titre suprême de la catégorie X30. « Malgré mon statut de pilote officiel Sodi, je ne me sentais pas soutenu à fond. Manifestement, la marque ne traitait pas tous ses représentants de la même manière. Bref, à force d’enchaîner déceptions et frustrations, j’ai perdu la confiance, le feeling. Notre relation s’est dégradée progressivement jusqu’au clash survenu lors de la deuxième étape du championnat d’Europe. Là, j’avais le moral dans les chaussettes et je me suis dit que ça ne valait plus le coup de se défoncer. » Ressort cassé ! À 21 ans, la sortie de piste semble définitive pour l’ancien membre de l’équipe de France de karting. Et pourtant, le voilà aujourd’hui reparti en trombe dans les rangs des 125 à boîte. Heureuse surprise : au bout du désert l’attendait une renaissance italienne. « En quête d’un nouveau pilote de pointe, les patrons des châssis Maranello m’ont appelé juste avant Noël », poursuit l’ambassadeur de l’ASK BTP. « Accord conclu et rendez-vous pris dès le 5 janvier pour une première séance d’essais tout de suite très positive. D’entrée, j’ai trouvé leur matériel équilibré. Et puis le courant est passé naturellement avec les gens de l’équipe. La preuve : moi qui ne connaissais que deux ou trois mots d’italien, j’ai appris la langue en l’espace de quelques semaines... » Côté course, le « Francese » retrouve instantanément ses repères et automatismes. Il se déguise d’abord en « Speedy Gonzales » pour grimper sur le podium du GPI Wing’s Army, une épreuve internationale disputée sur le parking du stade de Guadalajara, au Mexique, devant près de 6000 spectateurs. « Les organisateurs avaient invité quelques-uns des meilleurs spécialistes européens du KZ. Là-bas, j’ai découvert un beau tracé. Rien à voir avec une course de bottes de paille. Finir 3e sur les talons de deux anciens champions du monde (l’Italien Paolo de Conto et le Belge Jonathan Thonon, ndlr) après avoir signé la pole, ce fut une bonne entrée en matière. »
« Tout est réuni pour aller haut »
Remonté à bloc, celui-ci célèbre ensuite la fin de l’hiver à sa manière en remportant les deux épreuves du 28e Trofeo Primavera, à Lonato. Un tourniquet qu’il retrouvera la semaine prochaine lors du prestigieux Trophée Andrea Margutti, avec la ferme intention de confirmer son comeback aux avant-postes. « On veut y aller crescendo », souligne-t-il, pressé d’enchaîner. « Mon programme comprend quelques manches du championnat d’Italie. J’irai aussi en Allemagne afin de parfaire ma préparation. » L’heure de vérité pourra alors sonner : « Les trois étapes du championnat d’Europe et la Super Coupe Internationale, voilà les cibles », conclut un Nicolas Gonzales revanchard. « Chez Maranello, sûr et certain, tout est réuni pour réussir de super performances. Si on ne m’a pas fixé d’objectif précis, je vais viser haut. Et même très haut ! »