Rendez-vous avec l’Histoire Hollande à Hyères : « Accueillir la création d’où qu’elle vienne »
Retour dans le Var pour le président Hollande qui, deux ans et demi après avoir appelé de ses voeux la rénovation du mémorial du Faron à Toulon, a inauguré un nouveau lieu de mémoire réussi
Promesse tenue. » C’est par ces deux mots que François Hollande a dévoilé hier la plaque marquant l’inauguration du mémorial
(1) du mont Faron, entièrement rénové et repensé. En août 2014, pour le 70e anniversaire du débarquement de Provence, le président de la République avait souhaité que ce mémorial aille plus loin et aborde également la libération du pays. Après deux ans et demi de travaux, « le monument répond pleinement à l’ambition que j’avais fixée », a déclaré hier François Hollande qui, lors de la visite menée tambour battant, n’a pas perdu une miette des explications de Jean-Marie Guillon et Florimond Calendini, respectivement président du comité scientifique et directeur du mémorial.
La vérité contre les idéologues
Mais bien plus qu’un simple lieu de mémoire, c’est également « un outil d’attractivité » pour Toulon et la Provence que le président de la République laisse en quelque sorte en héritage. Héritage, le mot est lâché. Car il faut bien l’avouer, François Hollande effectuait sans doute hier son dernier déplacement officiel dans le Var. Du moins en tant que chef de l’État. Certains passages de son discours avaient d’ailleurs comme des airs de bilan. « Tout au long de mon quinquennat, je me suis posé cette question : “Pourquoi transmettre la mémoire ? Pourquoi commémorer ?” », a confié le Président. Avant de livrer le fruit de ses réflexions : « Avant toute chose, les lieux de mémoire nous disent d’où nous venons. L’Histoire n’est pas un roman, mais un récit qui C’était la première fois qu’un président de la République visitait la villa Noailles, à Hyères, et parmi les nombreux invités qui ont accueilli François Hollande, hier matin, le petit-fils de Charles et Marie-Laure de Noailles, Carlo Perrone, n’était pas le moins fier : «C’est une étape importante pour la villa, un hommage au travail accompli ici par son directeur, Jean-Pierre Blanc et son équipe. Tout ce qui est fait ici en souvenir de mes grands-parents ne peut que repose sur des faits. Ces faits permettent d’établir la vérité contre les idéologues qui cherchent à imposer leur mythe ». Comme un clin d’oeil au débat de l’entre-deux tours qui l’avait opposé à Nicolas Sarkozy, François Hollande s’est d’ailleurs laissé aller à une nouvelle anaphore. « La France n’est plus la France quand elle s’enferme. La France n’est plus la France quand elle se laisse aller à la peur. La France n’est plus la France quand elle me faire plaisir et je pense qu’ils auraient eux aussi aimé ce que ce lieu est devenu.» Quelques minutes plus tard, le cortège présidentiel s’arrêtait dans la cour de la villa. Accompagné de la ministre de la Culture Audrey Azoulay, le président de la République a été accueilli par Jean-Pierre Blanc, entouré, entre autres, du président de Toulon Provence Méditerranée et sénateur maire de Toulon Hubert Falco, du députémaire d’Hyères Jean-Pierre oublie l’espoir… », a ainsi déclaré le chef de l’État. Un saut de cinq ans en arrière en quelque sorte. L’époque où était née la fameuse notion de « président normal ».
Pas avare en poignées de main
Justement, à sept semaines de connaître le nom de son successeur, quelle image laissera François Hollande ? Si l’on en croit les personnes invitées hier matin à l’inauguration du mémorial, celle d’un président accessible. Il faut dire que le président de la République n’a pas été avare en poignées de mains et autres séances de selfie. « C’est un homme sincère qui a fait ce qu’il pouvait avec les difficultés auxquelles il a été confronté », confie René Jassaud, un ancien résistant, blessé aux Arcs en août 1944. « Ça ne doit pas être facile de gouverner aujourd’hui. Il a fait ce qu’il a pu. Mais, pour l’avoir rencontré deux fois, l’homme est extrêmement sympathique », renchérit Lucien Brunet, également vétéran. Avant de glisser : « Peutêtre qu’on le regrettera ». L’histoire le dira… Giran et du maire de La Garde Jean-Louis Masson, ainsi que des membres du conseil d’administration de la villa. Au programme de cette visite, les deux expositions d’architecture du moment, l’exposition permanente consacrée à la vie de mécènes des Noailles et un aperçu de l’exposition prochainement consacrée à Cocteau. Entre deux intermèdes musicaux, François Hollande a découvert les oeuvres de photographes, designers ou créateurs de mode lauréats des différents festivals organisés par la villa Noailles. Avant de repartir en direction de Toulon, François Hollande a pris brièvement la parole pour louer le travail accompli à la villa Noailles et lui assurer le soutien de l’état. Il en a profité pour souligner le rayonnement international d’un centre d’art qui sait « accueillir la création d’où quelle vienne» quand d’autres « veulent replier et enfermer la France sur elle-même ».