Terroriste d’Orly : parcours violent
Un Français de 39 ans a agressé, hier, une patrouille de militaires dans cet aéroport francilien. Il a affirmé être « là pour mourir par Allah » avant d’être tué par les forces de sécurité
Posez vos armes! Mains sur la tête! Je suis là pour mourir par Allah. De toute façon, il va y avoir des morts ». Voilà les paroles de l’homme abattu, hier matin à l’aéroport d’Orly-Sud (Val-de-Marne), rapportées par le procureur de la République de Paris, François Molins. Ziyed Ben Belgacem, un Français de 39 ans ancien braqueur multirécidiviste qui avait présenté des signes de radicalisation, a attaqué une patrouille de militaires. La scène s’est déroulée peu après son arrivée dans le terminal sud vers 8 h 22. Il a lancé « un sac contenant un bidon d’hydrocarbures au sol » ,aprécisé le procureur de Paris, François Molins à la presse. Il s’est alors approché d’une patrouille de trois soldats déployés, deux hommes et une femme, dans le cadre de l’opération Sentinelle. Ziyed Ben Belgacem a attrapé la militaire en « la positionnant comme bouclier ».
« Parcours violent et destructeur »
Ensuite, il a braqué une arme sur sa tempe et a tenté de désarmer la militaire pour s’emparer de son fusil d’assaut Famas. Il est parvenu à prendre l’arme et à la mettre en bandoulière, a affirmé François Molins. Après cette confrontation avec la militaire, les autres soldats ont ouvert le feu sur lui à trois reprises. « Le troisième tir s’est avéré léthal, a détaillé le procureur. Il était 8 h 25, c’est donc une scène qui dure un peu plus de 2 minutes.» L’agression d’Orly est le terme d’un « parcours violent et destructeur » (lire infographie ci-dessous) entamé à 06 h 55 à Garges-lès-Gonesse (Val-d’Oise), une commune de la banlieue nord de Paris où il demeurait. Arrêté à un contrôle routier, il tire au pistolet à grenailles sur des policiers, en blessant légèrement un à la tête, et prend la fuite. Il réapparaît ensuite à une trentaine de kilomètres de là, à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) dans la banlieue sud, où il vole notamment une voiture, avant de gagner l’aéroport d’Orly-Sud.
Son père, son frère et un cousin en garde à vue
Ziyed Ben Belgacem était connu des services de police. Son casier judiciaire porte « neuf mentions » pour des faits de droit commun, et il avait fait plusieurs passages en prison pour des affaires de vols et de trafic de stupéfiants, le dernier en 2016. Il était depuis sous contrôle judiciaire. Les services de renseignement l’avaient également « repéré comme radicalisé à l’occasion d’un passage en détention au cours des années 2011-2012 » .Une perquisition administrative après les attentats de Paris en novembre 2015 n’avait cependant « rien donné ». Trois personnes de son entourage sont en garde à vue : son père, son frère et un cousin, qui se sont présentés spontanément à la police. Des perquisitions ont également eu lieu à son domicile de Gargeslès-Gonesse.