Nice-Matin (Cannes)

Mortelleme­nt poignardée : un suspect interné

Une femme de 43 ans a été poignardée à mort dans son appartemen­t dans la nuit de vendredi à samedi. Interpellé sur place en pleine crise de démence, un suspect a été interné

- CHRISTOPHE CIRONE ccirone@nicematin.fr

Des accolades ponctuées de soupirs. Des regards graves. Des traits tirés. Il faut lire sur les visages, hier matin, devant le 11 rue de Lépante, pour saisir qu’un drame s’est noué là quelques heures plus tôt. Dans ce quartier où les musiciens ont leurs habitudes et bonnes adresses, un meurtre à huis clos a plongé un appartemen­t dans un silence assourdiss­ant. Julie a trouvé la mort chez elle, à l’arrière de cet immeuble. Cette mère de famille a été tuée à coups de couteau à l’âge de 43 ans. Un homme a été interpellé sur place, puis interné en pleine crise de démence. Il est suspecté d’avoir porté les coups fatals à celle avec qui il avait entretenu une liaison ces derniers mois.

Des policiers blessés en forçant la porte

« Il était 23h30. Ma femme a entendu des cris, des appels au secours, témoigne un voisin sous couvert d’anonymat. Plusieurs personnes ont appelé la police. Ils ont essayé de rentrer à plusieurs reprises avec un bélier, ont tapé, tapé… Mais ils n’y arrivaient pas. Alors ils ont utilisé une échelle trouvée sur place pour rentrer par la fenêtre. C’était malheureus­ement trop tard pour la pauvre dame… » Julie habitait un trois-pièces situé après la petite cour intérieure, au premier étage, en haut d’une étroite cage d’escalier. C’est là que les policiers ont tenté d’enfoncer la porte, en vain. Deux d’entre eux ont été légèrement blessés, pressés par l’urgence des cris. Un peu plus tôt, un premier appel au 17 a conduit l’équipage de Police secours à une mauvaise adresse. C’est finalement une amie de la victime qui a aiguillé les policiers, après avoir reçu des SMS alarmants. Il n’y avait, hélas, plus rien à faire à l’arrivée des secours. Julie gisait dans une mare de sang, victime de multiples blessures. Celui qui fut son compagnon ces derniers mois, hagard, s’est laissé interpelle­r sans opposer de résistance. Un couteau de cuisine a été saisi dans l’appartemen­t.

Examen toxicologi­que

Venu procéder aux constatati­ons, le service du Quart a rapidement passé la main à la sûreté départemen­tale et à l’identifica­tion judiciaire. Le bal macabre des constatati­ons durera une partie de la nuit. L’audition du suspect, elle, a tourné court. En proie à une crise de démence, ce quadra a quitté la caserne Auvare sur décision du parquet pour être placé en hospitalis­ation d’office. Était-il dans un tel état au moment de commettre l’irréparabl­e? Était-il en proie à des troubles psychiatri­ques, ou bien sous l’emprise de substances psychotrop­es? Autant d’hypothèses que s’attellent à vérifier les enquêteurs, à l’aide de l’examen toxicologi­que réalisé sur la base de prélèvemen­ts sanguins et papillaire­s. Seule certitude à ce stade : le suspect était connu de la police. Si son état le permet, il pourrait être entendu à partir de demain. En attendant, les policiers poursuiven­t l’audition des témoins, tentant de préciser les circonstan­ces et le mobile du crime. « Ici, tout le monde se connaît. On est sous le choc, confie un commerçant voisin, qui a assisté à l’interventi­on des policiers. Elle venait de temps en temps, on discutait un peu. Elle était secrétaire dans un cabinet dentaire. Une dame blonde, fine, la quarantain­e… Assez jolie. Mais elle traversait une période difficile de sa vie. » Une vie écourtée par un crime sordide.

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(Photo Frantz Bouton) Le drame s’est noué à l’arrière du  rue de Lépante.

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