Nice-Matin (Cannes)

Olivia Ruiz danse en chansons dans Volver

L’artiste se produit dans une « comédie musicale » ce soir au Palais

- ALEXANDRE CARINI acarini@nicematin.fr

a voix et le corps. La parole et le geste. Le chant et la danse. Olivia Ruiz et Jean-Claude Gallotta. Le chorégraph­e, et la femme chocolat. L’Italie et l’Espagne unies par les racines de Méditerran­ée. Deux Français d’immigrés. Ballet artistique, valse des idées. Le son de treize chansons, et l’écho à l’actualité. Entre comédie musicale, et drame social. Entre Biopic et fiction romantique. Volver, présenté ce soir au Palais des Festivals, c’est tout cela à la fois. L’histoire d’une jeune chanteuse du Sud qui monte à Paris. Toute ressemblan­ce avec des interprète­s existants n’est pas forcément fortuite. Après l’Amour sorcier, Olivia Ruiz et Jean-Claude Gallotta entament un nouveau pas de deux. Pour charmer. Envoûter. Entrer dans la danse…

Volver, dimanche  mars à  h au Grand Auditorium du Palais des Festivals. Tarifs:  à  euros. .... palaisdesf­estivals.com

On vous connaît surtout chanteuse, vous voilà danseuse ?

D’habitude, j’ai quand même tendance à bouger dans mes propres spectacles, mais là, c’est vrai que j’interprète une partition chorégraph­ique. Mais j’adore ce genre de challenge, parce que j’aime faire reculer mes limites. J’ai fait deux mois de training danse pour entrer dans l’univers de Jean-Claude Gallotta, qui n’a rien à voir avec mes shows. Mais j’ai toujours adoré les comédies musicales, dont je collection­ne les vinyles depuis l’âge de  ans, et pour moi, West Side Story est la chose la plus merveilleu­se du monde !

Jean-Claude Gallotta, fils d’immigrés italiens, et vous, issue d’une famille espagnole qui a fui le franquisme, pour raconter un déracineme­nt. Une connexion évidente ?

Bien sûr. Ce thème du déracineme­nt fait écho, avec tout ce que l’on voit aujourd’hui. Sans parler d’engagement politique, il s’agit de dire au moins des choses. C’est plus de l’ordre de l’intime, et au-delà de l’artiste, c’est la citoyenne qui s’exprime.

Il y a beaucoup de votre histoire, dans Volver ?

Je n’y ai pas mis beaucoup de mon vécu. Mais j’ai écrit ce spectacle en étant enceinte, donc j’y ai inclus la maternité parce que ça fait sens pour moi. Mais Volver est avant tout une fiction, même s’il s’agit d’une jeune fille dont les parents mettent fin à leurs jours pour échapper au Franquisme, comme une de mes tantes l’a fui. Et comme mon héroïne, ma grand-mère s’est cachée dans un train de marchandis­es. Il y a des passerelle­s avec mon histoire familiale.

Notamment le nom de l’héroïne, Joséphine Blanc, comme une de vos grands-mères, alors que c’est aussi le cas pour Ruiz, votre nom de scène ?

Elle s’appelait Pépita (Carreras) qui se traduit par Joséphine. Mais j’ai aussi une arrière-grandmère paternelle qui s’appelait Joséphine Blanc. Et Carreras Blanc figurent sur mon passeport espagnol. Avec ces résonances, j’ai l’impression que certains soirs, je réveille des fantômes. Émotionnel­lement, c’est très puissant.

Et les treize chansons tirées de votre répertoire ?

C’est Jean-Claude qui les a choisies, il a fallu que je me débrouille avec ! Il y en a beaucoup de mon premier album, J’aime pas l’amour, que j’ai appris à réinterpré­ter.

Volver (Retourner), c’est aussi un film d’Amodóvar, Président du e Festival de Cannes ?

Je suis fan d’Almodóvar, et particuliè­rement de ce film. J’ai écrit une chanson qui s’intitule également Volver. Je fais des allersreto­urs avec le cinéma. J’ai réalisé mon deuxième court-métrage il y a deux ans, que j’ai présenté à Cannes. Après Un jour mon père viendra, j’aimerais aussi rejouer dans un film, mais j’attends la propositio­n qui me fera frémir de désir !

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(Photo doc A.B.J.) Olivia Ruiz chanteuse, mais aussi danseuse, ce soir dans Volver au Palais des Festivals.

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