À Nice, Mandelieu, et Cannes : François Baroin sonne l’heure du rassemblement des Républicains
Malgré sa bonne initiale, ce n’est plus le plan B des Républicains. Mais quand même, il présente bien, François Baroin! Et le fringuant quinquagénaire entend incarner le rassemblement à droite et au centre qui pouvait faire défaut au candidat désigné de son camp aux primaires, depuis ses tracas judiciaires. La preuve hier, où il ne manquait guère d’élus « amis », pour l’accueillir, que ce soit à la permanence de Nice, ou dans le Théâtre Croisette de Cannes pour un meeting qui a fait le plein. Un peu plus tôt au Cultura de Mandelieu, François Baroin a dédicacé son dernier ouvrage, Un Chemin français. Mais l’ouvrage aurait pu s’intituler « le chemin François », tant son auteur espère encore aller jusqu’à Matignon, dans le sillon élyséen de... François Fillon.
Macron l’imposture
Certes, ce chemin-là est encore long et ardu. L’homme ne trace d’ailleurs pas de plan Baroin sur la comète : «Jene suis pas dans le déni, bien sûr, il y a eu des difficultés, et l’on a le sentiment que l’on fait tout pour abattre notre candidat. Mais la seule question qui vaille, c’est qui pour redresser le pays? », clame l’orateur, dans un Théâtre Croisette galvanisé. Visage d’éternel jeune homme, mais voix grave et ton posé de l’ancien journaliste radio qu’il a été, François Baroin entend faire pâlir la superbe sondagière (mensongère?) d’un Emmanuel Macron, désigné ennemi politique numéro un.
Le Pen, disque rayé
« Le candidat masqué du PS, clandestin, planqué dans la soute... Le candidat d’un populisme mondain, adulé comme un gourou. Mais en réalité, une imposture, une inexpérience, un danger ». Autre péril principal à écarter, le Front national : « Pour la septième fois, un Le Pen est candidat... et je crains que la famille ne dispose encore de réserves! Mais c’est un disque rayé, qui est incapable de proposer des solutions ». Avec son élégance du verbe et de la tenue, François Baroin n’omet pas de rendre la politesse à ses hôtes, qui le voient déjà Premier ministre. Notamment David Lisnard, « une immense chance pour Cannes, qui mérite des responsabilités nationales », et Éric Ciotti, « une personnalité hors normes, devenue indispensable pour incarner l’autorité de l’État ». Affichant son soutien aux polices et armées « contre le fanatisme et le totalitarisme », sa foi en la laïcité contre le communautarisme, et sa volonté d’un redressement économique et social après « cinq années de naufrage, où François Hollande est le premier Président à entrer dans l’histoire en sortant par la porte de service », François Baroin espère sans doute être ce « cheval de Troyes » qui réconciliera toute la droite républicaine. Jusqu’à son centre le plus épars. Ouvrir à François Fillon les portes de la victoire. C’est ça, le plan Baroin.