Mélenchon appelle à « l’insurrection citoyenne »
Jean-Luc Mélenchon a réuni, hier, des dizaines de milliers de personnes à Paris et réussi son pari d’une démonstration de force pour défendre la VIe République en appelant à « l’insurrection citoyenne » par le bulletin de vote. L’équipe du candidat de La France insoumise voulait en faire le « plus grand rassemblement populaire de la campagne ». Environ 130 000 personnes, selon les organisateurs, ont défilé entre les places de la Bastille et de la République, arborant des centaines de drapeaux français sous un ciel menaçant. S’agissant d’un rassemblement politique, aucun chiffre n’était donné par la préfecture de police.
Une « revanche » pour « les ombres de l’humanité humiliée »
« Tant de gens sont venus et parfois de si loin. Ô, comme nous avions besoin de sentir notre force », s’est exclamé le candidat à la présidentielle depuis une scène carrée installée au milieu de la place d’où il a invité la foule à contempler « la statue de bronze » de Marianne, symbole de la République. Cette affluence a résonné en lui comme « un signal, celui de la force du peuple quand il surgit dans son histoire ». La voyant comme une « revanche » pour « les ombres de l’humanité humiliée », il a cité les réfugiés morts en Méditerranée, les « suicidés du travail » et les morts dans la rue. « Il faut faire cette révolution citoyenne si vous ne voulez pas subir un coup d’état ethnique ou un coup d’état financier », a lancé le candidat qui pendant un peu plus d’une heure a également cité Jaurès et Victor Hugo ou évoqué « l’homme exceptionnel » qu’était le général de Gaulle pour qui avait été taillée la Ve République. « Les gens, écoutez, c’est maintenant qu’il faut montrer ce que vaut le peuple souverain : il faut que le bulletin de vote donne le coup de balai qui les fasse tous, sans exception, dégager », a-t-il ajouté. À cinq semaines du premier tour, Jean-Luc Mélenchon, qui a également appelé ses partisans à une «insurrection contre la monarchie présidentielle », est annoncé à la cinquième place de l’élection présidentielle par les sondages.