Nice-Matin (Cannes)

CYCLISME Insaisissa­ble Primavera Le chiffre

Désigné grand favori de la course par les médias du monde entier, le champion du monde Peter Sagan a encore coincé sur la Via Roma. Le Slovaque finit 2e, comme en 2013

- A SANREMO ROMAIN LARONCHE

Le ’important, ce n’est pas le résultat mais de faire le spectacle pour le public qui est venu voir la course ». En une phrase, Peter Sagan a tout résumé. Donné l’idée qu’il se fait du cyclisme et renforcé un peu plus sa légende. Sa cote de popularité est au plus haut chez les amateurs de vélo et il y a bien une raison. Hier, le double champion du monde a été un perdant magnifique. Dans cette 108e édition de la Primavera qui ne restera pas dans les mémoires, cadenassée par les équipes de sprinters (FDJ, Cofidis, Katusha, Quick Step...), il a été le seul à pouvoir dynamiter la course. Son attaque fulgurante dans le Poggio, à 6,3 km de la ligne d’arrivée sur la Via Roma acquise à sa cause, a laissé sur place toutes les formations de sprinters. Malheureus­ement pour lui, le leader de Bora a pris sur son porte-bagages Michal Kwiatkowsk­i et le Français Julian Alaphilipp­e, qui ont réussi à basculer in extremis avec le Slovaque. Sagan n’a quasiment demandé aucune aide jusqu’à deux bornes de l’arrivée, où ses compagnons l’ont timidement relayé. Ce n’est pas d’aujourd’hui que le quintuple maillot vert du Tour court avec la “pancarte”. Ce statut de grand favori lui a coûté déjà tellement de succès. Et pour la septième fois, il a encore buté sur le premier “Monument” de l’année (4 fois dans les 4). Coiffé sur le fil par Michal Kwiatkowsk­i, qui le précède dans le palmarès du maillot arc-en-ciel. « Dans l’équipe, il était prévu que l’on travaille pour Elia Viviani. Mais quand Peter est parti, je ne pouvais pas ne pas réagir. La situation était optimale dès lors qu’on avait une avance suffisante au sommet du Poggio ».

Démare : « C’est le charme de cette course »

5 secondes au sommet, 15 en bas. L’affaire était pliée pour les Kristoff, Démare, Gaviria, Degenkolb, Bouhanni et consorts qui devaient batailler pour des places d’honneur. Sixième à l’arrivée, le leader de la FDJ laisse donc son “titre” avec le sourire. « C’est le charme de cette course. Michal, c’est plutôt un grimpeurpu­ncheur, ça prouve que tout le monde peut s’imposer », glissait beau joueur, celui qui avait passé la journée à l’avant du peloton, entouré des siens. « L’équipe était forte, j’étais bien aussi, c’est dommage, mais c’est le jeu. Les plus forts sont sortis dans le Poggio et ça a mis du temps à s’organiser derrière ». Pour la première fois depuis Fabian Cancellara en 2008, la première classique de l’année échappe à un sprinter. Elle passe aussi sous le nez d’un Tricolore de peu. Après les Ardennaise­s depuis deux ans, et Paris-Nice il y a dix jours, Julian Alaphilipp­e a prouvé qu’il pouvait peser sur un nouveau terrain. Le Montluçonn­ais de 24 ans a été le seul à pouvoir accompagne­r les deux derniers champions du monde dans le Poggio. Et il ne lui a manqué que quelques centimètre­s pour frapper un énorme coup une dizaine de minutes plus tard. « Je suis encore passé près d’une grande victoire mais j’ai tout donné. Quand je vois les deux coureurs à côté de moi, je ne peux pas avoir de regrets ». A force de s’en rapprocher, celui qui prend de plus en plus de responsabi­lités chez Quick Step va finir par en claquer une. Pourquoi pas dès ce printemps. Trois Français dans le “top ”, c’est une première depuis  (. Fignon, . Pensec, . Rué)

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Sprint ultra-serré, mais remporté in extremis par Michal Kwiatkowsk­i (au centre), devant le champion du monde Peter Sagan et le Français Julian Alaphilipp­e. (Photos EPA/MaxPPP)

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