Jean Marais continue de fasciner
L’univers fantastique de Jean Marais suscite toujours un grand intérêt. La collection des époux Pasquali, ses légataires universels, est mise aux enchères samedi prochain à Antibes
Ce que cette vente a vraiment d’intéressant, c’est que beaucoup d’objets ont appartenu directement à Jean Marais et à ses héritiers, les époux Pasquali, explique Maître Gilles Carvajal. Il y a aussi beaucoup de bronzes, qui sont bien plus rares dans sa production que la céramique ». Le samedi 25 mars prochain, le commissaire priseur proposera à Antibes une vente exceptionnelle en hommage à Jean Marais qui, après avoir résidé à Cabris, vécut à Vallauris de 1973 jusqu’à sa mort en 1998. Une précédente vente consacrée à l’inoubliable interprète de La Bête avait permis de mesurer, en 2014, toute la fascination que son univers fantastique exerce encore sur le public. 95 % des lots avaient trouvé preneur, chez Carvajal, dont une sculpture de l’Europe des douze adjugée 11 500 € ou encore l’épreuve en résine du PasseMuraille adjugée 6 500 €.
Des pièces exceptionnelles...
Fort de ce succès, la vente du 25 mars s’annonce sous les meilleurs auspices. Elle permet de découvrir la production en bronze de l’artiste aux multiples talents et de très nombreux lots issus de sa collection personnelle. Celle que les époux Pasquali, légataires universels de Jean Marais qui n’avait pas de descendance directe, ont conservé depuis toutes ces années. Ils étaient très proches. C’est auprès de Jo Pasquali, céramiste à Vallauris, que Jean Marais s’est initié à l’époque à la poterie tandis que Nini, son épouse, s’occupait de développer, en France et à l’étranger, des galeries Jean Marais, permettant une large diffusion de sa production artistique. La prochaine vente propose ainsi un ensemble exceptionnel composé d’une partie du mobilier et des objets d’art hérités de la maison que l’artiste s’était fait construire à Vallauris. Elle nous fait pénétrer encore davantage dans l’univers de l’acteur, en présentant notamment tout son mobilier personnel dans le style « Forêt Noire » (chaise, fauteuils, tabourets, sellettes, jardinière) en totale adéquation avec le bestiaire fantastique qu’il avait construit au sein de son oeuvre. Deux pièces exceptionnelles mettront également en lumière son goût inné pour les belles choses : un grand plat en faïence de Picasso pour Madoura (5 000/8 000 €) et un important buste féminin figurant Sélika en bronze et marbre de Carrare présenté au Salon de 1872 par le Milanais Pietro Calvi (10 000/15 000 €).
...et d’autres plus abordables
Concernant l’oeuvre de Jean Marais, la vente dévoilera d’importantes pièces inédites comme un sphinx aux cornes de cerf en bronze identique à celui qui orne sa tombe au vieux cimetière de Vallauris (8 000/12 000 €), une impressionnante table basse en bronze et verre représentant deux têtes de bélier (5 000/8 000 €), une exceptionnelle applique Bélier en terre cuite (1 500/2 000 €) mais aussi un projet de pièces de jeu d’échec en bronze. Le motif du cerf, très présent dans les créations de l’artiste, est également à l’honneur dans un rare service de verres réalisé pour Daum (2 000/ 3000 €). Les pièces incontournables de sa production seront également présentées comme sa célèbre tête de lion montée en lampe (500/700 € ) ou sur socle (800/1 000 €) mais aussi ses céramiques. Des lots aux estimations plus modestes intéresseront le plus grand nombre : des lithographies de l’artiste, des photographies mais aussi des sculptures africaines comme une paire de poupées Ashanti lui ayant appartenu.