Nice-Matin (Cannes)

Contrôlés

Le collège procède depuis longtemps à des contrôles visuels des sacs à chaque entrée des élèves. Un exemple qui sera certaineme­nt appliqué ailleurs après la fusillade de Tocquevill­e

- SANDIE NAVARRA snavarra@nicematin.fr

Bien avant la fusillade de Tocquevill­e, le collège des Campelière­s avait mis en place un système de contrôles visuels des sacs des élèves à l’entrée.

La méthode est entrée dans les moeurs depuis plus d’un an. Chaque jour, à toute heure, les groupes de jeunes qui se présentent devant le collège des Campelière­s ouvrent leurs sacs et présentent leur carnet de correspond­ance. Le temps pour les surveillan­ts et conseiller principaux d’éducation (CPE) de jeter un rapide coup d’oeil. Rassurant pour certains élèves. Ici aussi, la fusillade du lycée Tocquevill­e de Grasse, jeudi dernier est encore dans tous les esprits. « C’est une bonne chose, et puis ça ne prend pas longtemps », glissent Joël, Bastian et Zinedin, 13 ans, avant d’entrer dans la cour. Un peu plus loin, les avis sont quelque peu différents : «Çanesertà rien, c’est une perte de temps », lâchent Tamara, Juliette et Leyla, élèves de 4e. « On peut de toute manière cacher des trucs trop facilement ! » «Et puis, ça dépend des surveillan­ts. Certains regardent vraiment nos sacs, d’autres non », constate Raphaël, 12 ans. « Parfois, on arrive même en retard à cause de la queue. Et au bout de trois retards, c’est une heure de colle », renchériss­ent Ibrahim, Aurian et Paul.

Dissuasif et rassurant pour certains

Tout est pourtant mis en place pour fluidifier les entrées. Le personnel est doublé aux entrées pour éviter les “bouchons”. « C’est un gros travail mené par la vie scolaire. Nous procédons à ces contrôles systématiq­uement depuis la mise en place du plan Vigipirate renforcée, il y a plus d’un an» , commente la principale adjointe Nathalie Jean, qui précise qu’il s’agit bien de « contrôles visuels » et non de fouilles, qui sont, elles, interdites. « Tous les élèves se prêtent au jeu, il n’y a jamais eu de problème. » Conscients des limites de ce procédé – « On est loin des mesures de sécurité appliquées dans les aéroports », concède dans un sourire le principal Guy Hen – tous deux soulignent toutefois l’importance de telles actions. « Ce sont des mesures préventive­s qui peuvent être dissuasive­s. Ça rassure également les parents. Et la vérificati­on du carnet de correspond­ance est indispensa­ble : elle permet de vérifier qui rentre, et le fait que les jeunes font bien partie du collège. Avec un peu d’organisati­on, cela fonctionne très bien. »

Des exercices tous les trimestres

Les groupes de jeunes rassemblés sur le parvis à toute heure de la journée sont rapidement dispersés : « Nous essayons lors de la mise en place des emplois du temps en début d’année scolaire d’organiser des sorties étalées pour éviter les attroupeme­nts. » Les élèves sont en outre strictemen­t surveillés par les policiers municipaux et gendarmes présents aux abords de l’établissem­ent aux heures de pointe et par les sept caméras de vidéosurve­illances réparties dans le collège. « Il y a aussi chaque trimestre des exercices “alerte attentat”, et les consignes sont affichées dans toutes les salles. Après la fusillade de la semaine dernière, tous les professeur­s ont abordé ce sujet vendredi matin avec leurs élèves, afin de les faire parler et de répondre à leurs interrogat­ions.» À la sortie des cours, beaucoup se montrent plutôt laconiques sur le sujet. « Un attentat ou une catastroph­e ? On n’y pense pas vraiment », lance un groupe de jeunes filles absorbées par leurs portables. Insoucianc­e de la jeunesse.

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Nathalie Jean, principal adjointe et Guy Hen, principal du collège des Campelière­s.
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(Photos Patrice Lapoirie) Les élèves présentent leurs sacs et carnets de correspond­ance à chaque entrée.

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