Cannes Judo : l’usine à podiums
Plus de 730 licenciés mais, toujours, ce souci d’accompagner les jeunes vers l’excellence. Et les résultats sont là. Assim Bensaoula et Maximilien Paul en offrent une nouvelle illustration…
ÀCannes Judo, la vie est un peu comme un éternel recommencement. Une histoire à réécrire constamment, à l’encre de la passion. Mais toujours avec le même fil conducteur : la formation ! Et le même homme pour, année après année, remettre l’ouvrage sur le métier : Patrick Demenech ! Si, aujourd’hui, ils sont un peu plus de 730 à enfiler le kimono sous son regard bienveillant, une poignée d’entr’eux fait perdurer la tradition en portant haut les couleurs du club. À l’image du jeune Assim Bensaoula, finaliste du dernier Tournoi de France cadets, en moins de 90 kg. Une médaille d’argent qui, d’ailleurs, lui a ouvert les portes de l’équipe de France. « Il avait déjà réalisé de belles choses la saison dernière, raconte celui qui l’accompagne depuis ses débuts sur les tatamis. Mais il n’avait pas encore montré tout son potentiel. Cette année, il est monté en puissance. Avec, entre autres, un podium au tournoi international de Nîmes. Avant de créer la surprise à Cannes (où s’était donc déroulé le TDF, NDLR)... »
Chez les Bleus
Remplaçant à Zagreb (Croatie), Assim sera en revanche titulaire avec les Bleuets sur le tournoi de Brêmes (Allemagne), ce week-end, où il étrennera donc sa toute première sélection tricolore. « Mais là où il sera attendu, reprend Demenech, c’est sur les prochains championnats de France qui auront lieu à Clermont-Ferrand. Et où il ambitionnera au minimum un podium ». Un rendez-vous en conséquence cerclé de rouge dans son agenda. Comme d’ailleurs dans celui de deux de ses copains d’entraînement, Enzo Toritti (-73 kg) et Nicolas Brequeville (- 50 kg), également qualifiés après être passés, eux, par l’étape des demi-finales. Costaud sur le plan du mental, «un vrai guerrier» précise même son prof, Bensaoula est aussi un pur styliste, un garçon qui « techniquement, fait très, très bien le judo », et qui «ces deux dernières années s’est aussi épaissi physiquement. C’est de surcroît un gros travailleur, capable d’encaisser 4 heures d’entraînement chaque jour». Bref, le pensionnaire de la section sport-études du Parc Impérial à Nice fait peut-être partie aujourd’hui de la relève du judo français. Si les petits cochons ne le mangent pas, évidemment… Mais il n’est pas le seul à s’illustrer dans les rangs du Cannes Judo. À en porter l’avenir. Même si lui est déjà senior, Maximilien Paul (le frère de Sébastien, lire encadré) a en effet “performé” il y a peu sur le très relevé tournoi international de Barcelone, en finissant 3e chez les moins de 60 kg. « Ils étaient au départ 33 dans sa catégorie de poids. Il a donc dû franchir pas mal de tour avant d’atteindre les demi-finales. Ce qui est impressionnant chez lui, c’est qu’à chaque fois, il parvient à se remotiver après une défaite. Il l’a encore démontré en Espagne, en se remobilisant au bon moment pour aller chercher ce podium. Il a vraiment de très grosses qualités mentales. » Le garçon, pour autant, a encore pas mal de défis à relever dans les semaines et mois à venir. Notamment, aux championnats de France universitaires, fixés ce mercredi 22 mars à Vitrolles. « Mais il va aussi, et surtout, tenter d’aller chercher une nouvelle accession en première division. C’est un judoka qui, de toute façon, a encore une belle marge de progression. Parce que, sur le plan technique, il peut encore s’étoffer, élargir son éventail… » Bref, avec lui comme avec ses camarades, Cannes Judo peut se réjouir que la vie, parfois, ne soit qu’éternel recommencement…