Nice-Matin (Cannes)

La belle et le prêcheur

- CÉDRIC COPPOLA

De Martin Koolhoven (Danemark, France, Allemagne, Belgique). Avec Guy Pearce, Dakota Fanning, Kit Harington. Durée :  h . Genre : western. Notre avis : ★★★ Dans l’Ouest américain, à la fin du XIXe siècle, Liz (Dakota Fanning), une jeune femme aveugle, mène une vie paisible auprès de sa famille. Mais sa vie va basculer le jour où un sinistre prêcheur (Guy Pearce) leur rend visite. Liz devra prendre la fuite face à cet homme qui la traque sans répit et semble la connaître mieux que personne. Les westerns féminins sont une denrée rare, et récemment, seul l’oubliable Lady Jane était venu s’aventurer sur ce terrain réservé aux cow-boys. Il faut désormais compter sur Brimstone et Dakota Fanning, jeune blonde à la silhouette frêle et au visage innocent, qui fait pourtant preuve d’une endurance sans limite pour repousser un pasteur aussi cruel que pervers. Rôle que Guy Pearce prend un malin plaisir à incarner. Il est un méchant réellement effrayant, loup qui ne lâche pas sa proie, prêt à occire quiconque se dresse sur sa route. Plus qu’une cavale au milieu des plaines, Martin Koolhoven lorgne vers le drame. L’ouest n’est que le prétexte pour dresser le portrait de la belle et dépeindre des relations familiales complexes, pour dénoncer les maltraitan­ces faites aux femmes et les dérives que peuvent causer les religions. Son choix de raconter son histoire à rebours, de partir de l’âge adulte pour en arriver à l’enfance, avant de proposer sa conclusion suit cette logique. Peu à peu, il tisse, noue le lien de ces deux personnage­s, jusqu’à revenir sur sa genèse. Violent, sanguinole­nt, fort psychologi­quement parlant, l’exercice fonctionne… bien qu’il se perde parfois dans quelques errances au cours de ces deux heures et demi de projection­s…

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France