Nice-Matin (Cannes)

L’anniversai­re Renault au cap  Le débutant Lance Stroll, pont d’or et pied lourd

-

C’était hier, ou presque. Au siècle dernier. Il y a quarante ans. Une éternité. Le 16 juillet 1977, à Silverston­e, le fief de la F1 « made in UK », Renault entrait en piste pour la première fois avec sa RS01. Une espèce de grenouille jaune et noire très anticonfor­miste propulsée par un drôle de petit moteur V6 1500 cm3 turbocompr­essé. D’abord cible de toutes les moqueries, cette pionnière vite surnommée « yellow tea pot » (la théière jaune) par nos chers voisins d’Outremanch­e, en raison de ses caprices de jeunesse, sonna tout simplement le début

“Ces

nouvelles F sont très agressives, absolument monstrueus­es. Nul doute qu’elles vont pousser les pilotes dans leurs retranchem­ents. Au volant, il faudra des gladiateur­s ! On pourrait même en voir certains louper la victoire parce qu’ils sont cuits physiqueme­nt.”

NICO ROSBERG d’une nouvelle ère technologi­que. C’est maintenant. Ce weekend, à Melbourne, puis ces prochains mois, de Shanghai à Abu Dhabi. Après avoir marqué de son empreinte à maintes reprises les tablettes du championna­t du monde, en tant qu’écurie complète (doublé pilotescon­structeurs en 2005 et 2006 avec Fernando Alonso) ou motoriste, Renault atteint aujourd’hui le « cap 40 ». Un anniversai­re que l’équipe d’Enstone reconstrui­te à la hâte sur les ruines de Lotus en 2016 va tenter de célébrer dignement. Dévoilée à Londres puis affûtée à Barcelone, l’impression­nante RS17 profitera-telle du changement de réglementa­tion pour amorcer une montée en puissance significat­ive ?

Le top  en guise de cadeau ?

Seulement 9e sur 11, l’an dernier, compteur bloqué à 8 points, Renault ne peut pas s’offrir une seconde saison de transition. Sans Frédéric Vasseur, le directeur de la compétitio­n ayant claqué la porte cet hiver, mais avec Nico Hülkenberg dans le baquet du pilote de pointe, transfuge de Force India prêt à enclencher la vitesse supérieure, la cible est clairement fixée : objectif top 5 ! « Tout le monde a travaillé très dur pour que l’on puisse aller plus haut », martèle Cyril Abiteboul, le directeur général. « Contrairem­ent à sa devancière, la RS17 est une vraie F1 100 % Renault. Si tout ne fut pas parfait, les huit jours d’essais en Espagne ont permis d’accomplir d’emblée un grand pas en avant sur le plan des performanc­es. Voilà, nous pensons qu’elle possède le potentiel requis et nous savons ce qu’il faut améliorer en priorité. » Les bougies sont allumées. Reste à découvrir le cadeau... Le team Manor, « Petit Poucet » pourvoyeur de premières chances, ayant sombré corps et âme cet hiver, une seule et unique nouvelle tête fait son apparition ce week-end sur la traditionn­elle photo de famille. Nom : Stroll. Prénom : Lance. Âge :  ans. Signe particulie­r : fils de Lawrence Stroll, un milliardai­re canadien ayant fait fortune dans la mode, aujourd’hui actionnair­e de l’écurie Williams. Attention au raccourci : n’allez pas déduire de cette succincte présentati­on que le rejeton est rapide comme Crésus ! Si le natif de Montréal perce dès maintenant au firmament du sport auto, il le doit certes au pont d’or bâti par son père, mais aussi à un pied bien lesté, une semelle de plomb qui lui a permis de décrocher trois titres en trois ans. Champion d’Italie F  ( victoires en  courses), puis lauréat des Toyota Racing Series en Nouvelle-Zélande, la saison suivante, l’ancien pensionnai­re de la Ferrari Driver Academy s’est octroyé la couronne de champion d’Europe FIA F haut la main en , avec  points d’avance sur son meilleur rival. « Il y a une idée générale dans l’esprit des gens selon laquelle quand on a de l’argent, on n’a pas de talent, ce qui n’est pas vrai », déclarait récemment Jacques Villeneuve au micro de Sky Sports. « Les deux ne sont pas liés. L’argent ouvre des opportunit­és. Après, tout dépend de ce qu’on en fait. Lance le sait : il devra encore plus prouver sa valeur. Moi, en tout cas, je pense qu’il possède un bon mental et toutes les capacités pour réussir. » Attendu au tournant, surtout après les trois sorties de pistes ayant écourté sa prise en main de la FW à Barcelone, le nouveau porte-drapeau de nos cousins d’Amérique aura la chance de faire ses premières armes chez Williams au côté d’un coéquipier pour le moins expériment­é en la personne de Felipe Massa.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France