Chenilles processionnaires : l’état d’alerte
Elles sont de retour. Et le phénomène prend de l’ampleur dans le département. Les chenilles processionnaires sont dangereuses pour les pins mais aussi pour l’homme et l’animal
C’est le ravageur des pins. Mais pas que… C’est aussi une bestiole bien dangereuse pour l’homme et l’animal. Et manque de chance, elle arrive de plus en plus tôt dans l’année dans les Alpes-Maritimes. Et aussi en plus grand nombre, offrant ses soies urticantes aux langues des toutous et aux mains des bouts de chou… Alors, méfiez-vous de la chenille processionnaire. Normalement, c’est au printemps (mars-avril), que toutes les chenilles d’un même cocon quittent leur nid, toujours en procession, pour s’enfouir dans le sol. Sauf que cette année, cela fait belle lurette qu’elles ont déjà entamé leur irritante descente. C’est là qu’elles sont dangereuses pour animal et l’être humain. Brûlures, éruptions cutanées, voire détresse respiratoire et chocs anaphylactiques (lire par ailleurs), rien ne l’arrête. Ou pas grand-chose. Ensuite, c’est vers juin, que les papillons sortent de terre pour, cette fois, se ruer sur les pins et en dévorer les aiguilles. L’arbre est alors affaibli : voie royale à d’autres ravageurs et parasites en tous genres. En clair, cette chenille est un vrai fléau. Et toutes les municipalités sont en ordre de bataille pour tenter de les éradiquer.
Deux enfants touchés à Saint-Laurent-du-Var
C’est le cas notamment à SaintLaurent-du-Var. Au début du mois de mars, deux enfants en bas âge ont dû être transportés à l’hôpital après avoir touché les vilaines chenilles, dans un centre aéré laurentin. Quelques jours après, deux chiens, sur le bord de mer, ont respiré les dangereux poils et ont fini chez le vétérinaire. Heureusement, ils n’ont pas léché les bestioles. Des incidents qui ont conduit Patrick Villardry, premier adjoint au maire, à prendre le taureau par les cornes. « Avec Joseph Segura nous allons prendre un arrêté. Les locataires et propriétaires devront mettre tout en oeuvre pour supprimer les cocons sur leurs arbres », précise l’élu. En cas de contrôle et si ce n’est pas fait, « les travaux seront exécutés d’office à la charge du propriétaire ». Bien évidemment, dans les lieux publics, la municipalité se chargera de l’intervention. Patrick Villardry insiste : « Il faut traiter Pour une lutte efficace dans le temps et respectueuse de l’environnement, l’Inra conseille de combiner plusieurs méthodes. . Installer des nichoirs à mésanges sur le site infesté. . Couper les nids de processionnaires du pin en hiver. . Mettre en place des pièges à chenilles au début du printemps. . Installer des pièges à phéromone au début de l’été, . Réaliser un traitement microbiologique au cours de l’automne en cas de grosses attaques. D’autres moyens de lutte sont en test. En juin dernier, la commune d’Eze a expérimenté sur hectares de pins une nouvelle les cocons. Et attention si vous coupez des branches, il ne faut pas les jeter à la poubelle, mais les brûler. Le piège à hormone est le meilleur outil pour le particulier, on le trouve dans les jardineries ». Car il prévient : « Ces chenilles deviennent un véritable fléau. Notamment dans l’arrière-pays où il y en a de plus en plus comme à Gréolières. Elles se multiplient. Il serait bien que l’on prenne le problème à bras-le-corps au niveau départemental ».
Solution bio à Antibes
Cette Thaumetopoea Pityocampa, de son petit nom savant, fait l’objet de toutes les attentions à Antibes, également. La municipalité est une adepte de méthode. Des pistolets type Paintball pour entraîner une « confusion sexuelle ». Un test réalisé au coeur du parc départemental de la Grande Corniche par le conseil départemental et l’Inra. Cette méthode pourrait être une alternative depuis que l’épandage aérien a été interdit en pour des raisons de santé publique. Elle consiste à projeter des billes de résine contenant des phéromones femelles de synthèse - sur le tronc des pins. Les billes vont saturer l’atmosphère et désorienter les chenilles pour empêcher leur accouplement. Et donc leur multiplication. Une technique employée depuis ailleurs dans le département, comme à Saint-Laurent ou encore à Nice, sur la colline du Château. la solution bio : le Baciullus Thuringiensis, un bacille qui attaque les larves. La commune procède à des pulvérisations, uniquement où cela est nécessaire, comme aux abords des écoles. Si la méthode reste sans danger pour les humains, cette technique n’est toutefois utilisée que pendant les vacances scolaires. Principe de précaution. Bien sûr, cela ne suffit pas. Antibes utilise bien d’autres méthodes, comme les pièges à phéromones. Mais attention, elle ne peut pas le faire partout. Impossible, par exemple, de les installer à la Pinède de Juan-lesPins. Les écureuils de Pallas pourraient être tentés de jouer avec. Les effets néfastes des poils urticants n’impliquent pas nécessairement un contact direct avec les chenilles. Les poils se détachent avec une grande facilité surtout si la chenille est… perturbée et la substance urticante et allergisante qu’ils contiennent, la « thaumétopoéïne », se libère. Attention, alors, aux vives démangeaisons. Les irritations se caractérisent par des érythèmes ou des éruptions accompagnés parfois d’atteintes D’autres communes ont décidé de se servir de l’un des rares prédateurs de la chenille processionnaire. Une famille de mésanges peut consommer jusqu’à 500 bestioles par jour. Plusieurs communes ont mis en place des nichoirs dans les lieux publics. Un particulier peut lui aussi en installer dans son jardin. L’arrière-pays est également touché par cette calamité. Une pétition a même été lancée, l’an dernier, pour demander aux autorités de lutter contre la prolifération des chenilles processionnaires dans la Vallée de la Vésubie. Elle a été signée par plus de 18200 personnes. oculaires ou pulmonaires voire des réactions allergiques plus graves comme les oedèmes de Quincke ou les chocs anaphylactiques. Voici les gestes à adopter : Sur l’homme : - Si les muqueuses ou les yeux sont touchés, rincer à l’eau froide et aller aux urgences. Ou bien contacter les pompiers au , ou le samu au . - Si c’est la peau, rincer abondamment à l’eau froide et traiter comme une brûlure. Surveiller ensuite si cela provoque une réaction allergique, auquel cas, là aussi, aller aux urgences. Sur les animaux : - Se munir de gants pour toutes les manipulations. - Nettoyer à grande eau les zones en contact avec les poils urticants et contacter le vétérinaire. - Supprimer l’accès à la boisson et à la nourriture en cas de vomissement. Et ne rien administrer de votre propre initiative.