La Banque Postale: «Être plus encore la banque de tous» Interview
Initialement tournée vers les particuliers, La Banque Postale étend sa diversification Après son ouverture aux collectivités locales, elle part à la conquête des professionnels
Si on veut être la banque de tous, sans discrimination, il faut que l’on développe de nouveaux segments et qu’ils servent de vases communicants.» Jeune actrice ayant dix ans d’expérience sur le marché des particuliers, La Banque Postale étend progressivement ses activités aux autres branches du secteur bancaire. Après les collectivités locales, les professionnels sont désormais au coeur de la stratégie de déploiement menée par Rémy Weber, le président du directoire de La Banque Postale. Rencontré au Mipim à Cannes, mardi dernier, il a lancé un plan d’inclusion bancaire par le numérique à l’occasion des premières assises de la Banque Citoyenne.
Où en est La Banque Postale sur le marché des particuliers ?
C’est notre marché historique. Il n’a cessé de monter en puissance depuis notre création, il y a dix ans. La Banque Postale est une jeune banque, forte d’une grande histoire. Nous nous positionnons comme la banque de tous. Banque et citoyenne. Du plus fragile au plus fortuné. Elle est très solide en fonds propres, et très liquide. Ce qui est structurellement une grande chance : c’est un avantage dans les grosses crises financières et ça aide quand on veut faire du crédit. Sur le marché des particuliers, notre politique s’est traduite par une montée en puissance du crédit immobilier, Mds d’encours dans ce domaine, et du crédit à la conso.
Quelle est votre stratégie actuelle ?
Tout notre travail de ces dernières années est de diversifier nos métiers. Nous nous sommes beaucoup développés. Nous avons été autorisés à nous ouvrir aux personnes morales en . Une des premières actions a été d’opérer une montée en puissance sur le crédit aux collectivités locales. Après quatre ans complets d’exercice, nous sommes le premier financeur des crédits à moyen et long termes des collectivités locales sur le territoire national.
Comment y êtes-vous parvenus ?
Par notre volonté de faire du crédit dans toutes les régions. Et par notre grande proximité avec les élus, liée à l’héritage des bureaux de poste. Aujourd’hui, nous complétons notre effort de diversification par des offres en direction des bailleurs sociaux, PME, ETI et TPE. Nous avons construit des équipes complètes partout en région, avec des offres dédiées et des filiales métiers très spécialisées qu’on a construites en affacturage, crédit-bail, immobilier. Ce sont des transformations considérables culturellement. Le marché des pros a été lancé il y a deux ans et nous progressons.
À quel rythme ?
En marche forcée. Nous faisons moins de % de notre PNB hors particuliers. Dans les autres banques de détail, c’est %. L’enjeu est fort. J’ai fixé une frontière de chargés de clientèle pro en installés dans les bureaux de poste dans une logique de banquiers. Nous en avons en , j’espère fin . C’est un relais de croissance très fort dans nos bureaux de poste à cinq, dix, quinze ans. Aujourd’hui, nous sommes les outsiders sur le marché des pros. Il faut qu’on fasse la même démonstration qu’avec les collectivités locales. Sur le marché des personnes morales, nous allons faire millions de PNB cette année, nous visons le milliard en .
L’immobilier n’est plus la seule porte d’entrée du particulier ?
Nous avons % de part de marché sur l’immobilier. Notre filiale de crédit conso fait Mds d’encours. Nous avons beaucoup accentué le patrimonial. Avec des percées très significatives, des pôles métiers très forts comme l’assurance. Nous avons un partenariat fort sur l’assurance-vie, un partenariat européen sur l’asset management. Nous nous déployons sur la gestion privée avec la BPE, dont nous avons ouvert des agences à Cannes et Nice. On va continuer à en déployer dans nos bureaux de poste là où il y a du patrimonial de façon importante. Dans l’immobilier comme le patrimonial, on s’ouvre aussi à l’international. L’ambition étant d’avoir une offre complète au plan européen.
Comment assurez-vous cette transformation en interne ?
Par de la formation. Notre capital humain est un point essentiel. Nous construisons un management bancaire avec les postiers et postières. Nous avons mis managers à l’École de la Banque créée en . certifiés et diplômés qui, depuis le er janvier, ont ma délégation de compétence en octroi de crédit. Nous avons décidé de mettre la décision au plus près du client et avons opéré un changement de paradigme complet. Cela représente jours de formation en . C’est un investissement lourd et long mais très pertinent. Un projet de transformation sociale unique.
Quid de la banque digitale ?
Nous portons un investissement d’un milliard sur cinq ans sur l’informatique et le numérique. L’objectif est d’être une banque omnicanale entre et . En parallèle, nous livrerons à l’automne une banque mobile first, qui sera une filiale, une deuxième banque, qui traitera d’une banque complète pour tous, dans nos valeurs de banque citoyenne, entièrement sur mobile.