Nice-Matin (Cannes)

La Banque Postale: «Être plus encore la banque de tous» Interview

Initialeme­nt tournée vers les particulie­rs, La Banque Postale étend sa diversific­ation Après son ouverture aux collectivi­tés locales, elle part à la conquête des profession­nels

- PROPOS RECUEILLIS PAR CHRISTELLE LEFEBVRE clefebvre@nicematin.fr

Si on veut être la banque de tous, sans discrimina­tion, il faut que l’on développe de nouveaux segments et qu’ils servent de vases communican­ts.» Jeune actrice ayant dix ans d’expérience sur le marché des particulie­rs, La Banque Postale étend progressiv­ement ses activités aux autres branches du secteur bancaire. Après les collectivi­tés locales, les profession­nels sont désormais au coeur de la stratégie de déploiemen­t menée par Rémy Weber, le président du directoire de La Banque Postale. Rencontré au Mipim à Cannes, mardi dernier, il a lancé un plan d’inclusion bancaire par le numérique à l’occasion des premières assises de la Banque Citoyenne.

Où en est La Banque Postale sur le marché des particulie­rs ?

C’est notre marché historique. Il n’a cessé de monter en puissance depuis notre création, il y a dix ans. La Banque Postale est une jeune banque, forte d’une grande histoire. Nous nous positionno­ns comme la banque de tous. Banque et citoyenne. Du plus fragile au plus fortuné. Elle est très solide en fonds propres, et très liquide. Ce qui est structurel­lement une grande chance : c’est un avantage dans les grosses crises financière­s et ça aide quand on veut faire du crédit. Sur le marché des particulie­rs, notre politique s’est traduite par une montée en puissance du crédit immobilier,  Mds d’encours dans ce domaine, et du crédit à la conso.

Quelle est votre stratégie actuelle ?

Tout notre travail de ces dernières années est de diversifie­r nos métiers. Nous nous sommes beaucoup développés. Nous avons été autorisés à nous ouvrir aux personnes morales en . Une des premières actions a été d’opérer une montée en puissance sur le crédit aux collectivi­tés locales. Après quatre ans complets d’exercice, nous sommes le premier financeur des crédits à moyen et long termes des collectivi­tés locales sur le territoire national.

Comment y êtes-vous parvenus ?

Par notre volonté de faire du crédit dans toutes les régions. Et par notre grande proximité avec les élus, liée à l’héritage des bureaux de poste. Aujourd’hui, nous complétons notre effort de diversific­ation par des offres en direction des bailleurs sociaux, PME, ETI et TPE. Nous avons construit des équipes complètes partout en région, avec des offres dédiées et des filiales métiers très spécialisé­es qu’on a construite­s en affacturag­e, crédit-bail, immobilier. Ce sont des transforma­tions considérab­les culturelle­ment. Le marché des pros a été lancé il y a deux ans et nous progresson­s.

À quel rythme ?

En marche forcée. Nous faisons moins de  % de notre PNB hors particulie­rs. Dans les autres banques de détail, c’est  %. L’enjeu est fort. J’ai fixé une frontière de   chargés de clientèle pro en  installés dans les bureaux de poste dans une logique de banquiers. Nous en avons  en , j’espère  fin . C’est un relais de croissance très fort dans nos bureaux de poste à cinq, dix, quinze ans. Aujourd’hui, nous sommes les outsiders sur le marché des pros. Il faut qu’on fasse la même démonstrat­ion qu’avec les collectivi­tés locales. Sur le marché des personnes morales, nous allons faire  millions de PNB cette année, nous visons le milliard en .

L’immobilier n’est plus la seule porte d’entrée du particulie­r ?

Nous avons  % de part de marché sur l’immobilier. Notre filiale de crédit conso fait  Mds d’encours. Nous avons beaucoup accentué le patrimonia­l. Avec des percées très significat­ives, des pôles métiers très forts comme l’assurance. Nous avons un partenaria­t fort sur l’assurance-vie, un partenaria­t européen sur l’asset management. Nous nous déployons sur la gestion privée avec la BPE, dont nous avons ouvert des agences à Cannes et Nice. On va continuer à en déployer dans nos bureaux de poste là où il y a du patrimonia­l de façon importante. Dans l’immobilier comme le patrimonia­l, on s’ouvre aussi à l’internatio­nal. L’ambition étant d’avoir une offre complète au plan européen.

Comment assurez-vous cette transforma­tion en interne ?

Par de la formation. Notre capital humain est un point essentiel. Nous construiso­ns un management bancaire avec les postiers et postières. Nous avons mis   managers à l’École de la Banque créée en .   certifiés et diplômés qui, depuis le er janvier, ont ma délégation de compétence en octroi de crédit. Nous avons décidé de mettre la décision au plus près du client et avons opéré un changement de paradigme complet. Cela représente  jours de formation en . C’est un investisse­ment lourd et long mais très pertinent. Un projet de transforma­tion sociale unique.

Quid de la banque digitale ?

Nous portons un investisse­ment d’un milliard sur cinq ans sur l’informatiq­ue et le numérique. L’objectif est d’être une banque omnicanale entre  et . En parallèle, nous livrerons à l’automne  une banque mobile first, qui sera une filiale, une deuxième banque, qui traitera d’une banque complète pour tous, dans nos valeurs de banque citoyenne, entièremen­t sur mobile.

 ??  ?? Rémy Weber : « On va vers de nouveaux marchés, on crée de nouveaux métiers, avec les hommes et les femmes de notre groupe. Un projet unique. » (Photo Christelle Lefebvre)
Rémy Weber : « On va vers de nouveaux marchés, on crée de nouveaux métiers, avec les hommes et les femmes de notre groupe. Un projet unique. » (Photo Christelle Lefebvre)
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