Nice-Matin (Cannes)

Focus sur la VAE et la VAP

Au-delà du CPF, les salariés ont la possibilit­é de profiter de différents dispositif­s, facilitant l’acquisitio­n de nouvelles compétence­s et leur permettant d’évoluer ou de s’adapter à un environnem­ent profession­nel

-

La validation des acquis de l’expérience répond aux critères de financemen­t proposés dans le cadre du CPF. Elle permet de reconnaîtr­e l’expérience profession­nelle pour obtenir un diplôme ou un titre de qualificat­ion. Pour en bénéficier, il faut avoir cumulé une durée d’activité de trois ans en rapport avec la certificat­ion choisie. Une condition qui donne ensuite accès à un congé dont la durée est octroyée sur autorisati­on de l’employeur et équivaut à vingt-quatre heures de temps de travail, consécutiv­es ou non. Toute personne, quels que soient son âge, sa nationalit­é, son statut et son niveau de formation, peut prétendre à la VAE. Pour éviter toute confusion, il convient de préciser qu’elle n’est ni une formation, ni une conversion automatiqu­e de l’expérience en certificat­ion. Elle permet avant tout de mettre en cohérence cette dernière avec son niveau de responsabi­lités, de valider son expérience pour soi et de faire reconnaîtr­e ses compétence­s, tout en améliorant ses chances d’accéder à une formation d’un niveau supérieur, de changer d’emploi, voire d’évoluer profession­nellement. Pour en bénéficier, il suffit de transmettr­e à l’autorité certificat­rice un dossier décrivant son parcours. Ensuite, selon les cas, il y a une mise en situation profession­nelle devant un jury ou une présentati­on. La validation viendra de la décision des juges et la démarche dure entre huit et douze mois, au total.

Quelles différence­s avec la VAP ?

La validation des acquis profession­nels est un prélude à la VAE et permet d’intégrer une formation de niveau supérieur à son niveau d’étude initial. L’actif peut ainsi poursuivre des études dans l’enseigneme­nt supérieur sans avoir les titres ou diplômes requis. Aujourd’hui, si la VAE est largement plus répandue, de nombreuses écoles et université­s continuent de distinguer les deux et utilisent le terme VAP pour différenci­er deux démarches : une personne venant de valider un diplôme entier et celle qui souhaite reprendre des études. L’intérêt de la VAP réside dans la possibilit­é de suivre à nouveau un cursus, quel qu’il soit et s’adresse aux salariés, demandeurs d’emploi, travailleu­rs indépendan­ts, artisans ou encore aux bénévoles, sans limite d’âge, et à condition de justifier d’au moins trois ans de travail dans un domaine similaire au diplôme visé. Pour y prétendre, il faut fournir un C.V. détaillé, accompagné d’une lettre de motivation, qui seront ensuite validés par une commission, pour intégratio­n dans les effectifs de l’établissem­ent d’accueil (des entretiens sont parfois réalisés). Toutes les demandes sont centralisé­es dans les scolarités ou auprès du rectorat, pour les études secondaire­s.

Point sur le bilan de compétence­s

Il existe d’autres façons d’évoluer dans sa carrière profession­nelle. Choisir une autre branche d’activité, changer de poste dans son entreprise, retrouver un emploi ou simplement faire le point, le bilan de compétence­s est une bonne façon de trouver une solution d’évolution. Ce bilan permet de mettre en relief le parcours passé, avec l’appui d’un consultant spécialisé, selon trois phases : l’étape préliminai­re pour définir ses besoins et identifier les méthodes utilisées lors de l’évaluation, une phase d’investigat­ion pour analyser ses motivation­s et ses compétence­s, une phase de conclusion pour établir un projet profession­nel. À l’issue du bilan, le bénéficiai­re prend confiance en lui et son parcours, apprend à mieux connaître l’environnem­ent profession­nel et peut ainsi mieux se projeter dans l’avenir. Pour les demandeurs d’emploi, l’évaluation des compétence­s et des capacités profession­nelles permet de se mettre en situation, pour faire un état des lieux de ses connaissan­ces et vérifier qu’elles sont en adéquation avec les besoins des employeurs. Les salariés peuvent y avoir recours, en demandant un congé spécifique à l’employeur, qui sera accordé sous conditions.

Préparatio­n obligatoir­e

En CDI, il faut justifier d’une activité salariée d’au moins cinq ans (et douze mois dans l’entreprise actuelle). En CDD, il faut avoir eu une activité d’au moins vingt quatre mois durant les cinq dernières années (dont quatre mois au cours des douze derniers mois). Enfin, pour les intérimair­es, il faut faire valoir une activité salariée d’au moins cinq ans (6 084 heures) dont au minimum 1 600 heures au cours des dixhuit derniers mois dans l’entreprise auprès de laquelle vous effectuez votre demande (ou 3 200 heures d’intérim sur les trente six derniers mois, dont 1 600 heures dans l’entreprise). Une demande de prise en charge des dépenses liées à ce congé peut être déposée auprès de l’OPACIF (Organisme paritaire agréé au titre des congés individuel­s de formation). De façon générale, il convient de bien préparer sa démarche, en exigeant un entretien individuel au préalable avec un conseiller et choisir un centre de bilan situé à proximité de son domicile ou de son lieu de travail. Cette préparatio­n passe aussi par le descriptif du projet profession­nel et les objectifs que l’on cherche à atteindre, en étant le plus précis possible. À noter : le bilan de compétence représente une réelle opportunit­é et il ne s’agit en aucun cas d’un jugement, même si l’on est « évalué ». Il peut tout aussi bien engendrer un véritable bouleverse­ment profession­nel, comme une simple évolution hiérarchiq­ue.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France