Thibault de Montalembert à % dans Dix pour cent
Cannes Le comédien, habitué aux rôles dramatiques au théâtre ou chez Desplechin, révèle un fort potentiel comique dans la série de France 2, dont la saison 2 a été présentée au MipTV
Il porte l’élégance naturelle de sa particule. Allure distinguée, presque so british. À la Hugh Grant, dont il a souvent doublé la voix. Plus Desplechin que Deschien, Thibault de Montalembert aurait pu s’enfermer dans un rôle de « théâtreux » sombre et exalté, dans le compagnonnage de Patrice Chéreau. Mais voilà qu’à 57 ans, sa partition dans la série Dix pour cent redistribue la donne, à 100 %. Mathias, agent de stars et ses complets vestons. Thibault fait craquer le vernis avec jubilation. « C’est un psychorigide qui voit ses certitudes voler en éclats, toute la comédie est là, constate l’agent qui ne manque pas d’entregent. Au début, c’est un type imbuvable et chiant, mais la saison 2 révèle ses failles. Un personnage mouvant qui pète les plombs, c’est encore plus drôle ! ».
Un sacré casting !
Le principe de Dix pour cent : de vraies stars dans leur propre rôle, confrontées à leurs agents de fiction. Drôle de jeu de miroirs, où les « anges gardiens fictifs » volent souvent la vedette. « C’est à nous que les gens s’attachent, mais dans cette saison, les interactions sont encore plus fortes entre les guest-stars et leurs agents ». Du coup, Virginie Efira, Ramzy, Christophe Lambert, Isabelle Adjani, Fabrice Luchini, Juliette Binoche, se bousculent à nouveau au portillon de l’agence ASK. Et dire qu’à l’origine de la série, plus d’une trentaine d’acteurs ont refusé de jouer ce jeu-là. Parce que leur image ne se risquait pas à l’autodérision. « Oui, mais comme la série a marché… », sourit Thibault d’un air entendu. Lui s’y est révélé. Convaincu de la première heure, au regard de la qualité du projet. « J’avais très envie de tourner avec Cédric Klapisch, et Dominique Besnehard m’a vu naître dans le métier. Il connaît ce milieu comme sa poche, et regorge encore d’anecdotes. On a tout ce qui faut côté scénario, et avec les stars, on n’en a jamais fini ! » (rires). Lui ne se la joue pas comme ça. Y compris lorsqu’il a foulé le tapis rouge, durant le Festival du film. « J’ai monté deux fois les marches avec Arnaud Desplechin. Mais à 25 ans, j’ai trouvé ça extrêmement violent. Me voir sur écran géant, avec une longue standing ovation pour Sentinelles, j’en avais les jambes qui tremblaient. Il y avait un cocktail, j’ai foncé sur le premier punch venu, j’étais ivre mort en trois minutes ! ». Thibault est désormais à l’aise sur la Croisette. Et s’il « adore jouer les méchants », comme dans Harcelée bientôt sur France 2, il aurait aimé incarner un autre héros de série : « Brett Sinclair, évidemment, même si Dany Wilde est plus sympa ». Avec lui, ça reste néanmoins Amicalement votre…