Christian Estrosi veut concentrer les attaques de la droite sur le FN
Le patron des Républicains des Alpes-Maritimes continue de faire valoir son « indépendance » et sa « liberté » vis-à-vis de François Fillon auquel était vouée une réunion de soutien hier soir
Sauver les apparences. Donner l’illusion de l’unité. Quelques jours à peine après un meeting de François Fillon à Toulon où Christian Estrosi a été sifflé… Au lendemain d’échanges courroucés entre le candidat de la droite et du centre à la présidentielle et le patron de la région Paca… Quelques heures après une passe d’armes avec le président du Département, Éric Ciotti… Marine Brenier tenait, hier soir, au pied levé, une réunion de soutien à François Fillon. Si «l’heure est à la mobilisation» des cadres départementaux du parti les Républicains, il y avait trop de chaises sous le chapiteau de Castagniers pour accueillir les élus des communes environnantes et leurs amis. Ils ont cependant chaleureusement applaudi l’ancien maire de Nice à qui «çaa fait du bien » de délivrer son message. Après avoir pris quelques distances à propos de l’augmentation de 2 % de la TVA et la suppression annoncée de 500 000 postes de fonctionnaires, Christian Estrosi a indiqué qu’il continuerait à exprimer librement «doutes», « sentiments », « désapprobations ».
« Pas de leçon à recevoir »
Il a fermement rappelé qu’il n’avait «de leçons à recevoir de personne », que lui et ses amis restaient « loyaux » à l’égard de leur famille politique… Mais que ça ne l’empêchait pas pour autant de rencontrer «qui (il veut) dans (son) bureau. » Une question de « respect », sans forcément partager « le même engagement politique ». En clair, si Emmanuel Macron tapait de nouveau à la porte de l’hôtel de Région, son président l’ouvrirait. Tout comme les autres candidats à la présidentielle d’ailleurs. Tous ? Non.
Un seul ennemi
Pour une bonne et simple raison : « Nous avons des adversaires, mais un seul ennemi, c’est Marine Le Pen », a martelé l’ancien ministre qui a exhorté le candidat LR à concentrer ses attaques sur «la dynastie FN » dont la représentante sera, selon lui, bien au-delà des 30 % au soir du premier tour. «Si notre candidat n’arrive pas admettre que, pour faire le meilleur score possible, il faut aller chercher les voix de droite qui se sont échappées vers le FN, c’est une erreur stratégique », analyse-t-il avec, en tête, un seul objectif : « préparer le second tour avant le premier. En décochant les flèches, concentrant les attaques » sur Marine Le Pen. À Paris, dans le Nord, dans le Sud ou à Nice. En précisant que, lui, à chaque fois qu’il avait affronté l’extrême droite, il était au second tour et en était sorti vainqueur…