Nice-Matin (Cannes)

TENNIS Paire sur ses terres Le quizz

Le 40e joueur mondial, tête d’affiche de l’Open de l’Académie Mouratoglo­u, est de retour à Sophia où il se révéla pour le haut niveau il y a 9 ans. Depuis, le Français a fait du chemin...

- FRANÇOIS PATURLE

HER ier, à la fin d’une première manche remportée façon ouragan par Benoît Paire, l’Argentin Marco Trungellit­i, légèrement déboussolé, a réclamé (et obtenu) un temps mort auprès de l’arbitre. Raison invoquée : les lignes du court rendues glissantes par l’arrosage du court ! Mais la coupure n’a pas ralenti la cadence du Français. Enchaînant services, revers et coups droits fracassant­s, l’Avignonnai­s, facile vainqueur (6-1, 6-4), a fait le spectacle sur le Central. Il faut dire que le talent, ce n’est pas ce qui manque à Benoît Paire. Tête de série numéro 1 et attraction du tournoi, le 40e mondial a accepté de se confier avant le dîner, peu après son 1er tour, dans les salons de l’hôtel Beachcombe­r. Détendu, pertinent, l’ancien pensionnai­re pendant deux ans de l’ISP de Sophia-Antipolis (le centre ayant précédé l’Académie Mouratoglo­u), se sent ici un peu comme à la maison.

L’entraîneme­nt à Sophia, pour vous, c’était il y a une dizaine d’années...

C’est vrai, il y avait encore le practice de golf à côté. Ce sont des bons souvenirs qui remontent. J’ai été très content d’apprendre qu’un tournoi Challenger était créé à Sophia, par Patrick Mouratoglo­u. Au moment de m’inscrire dans ce tournoi, je ne me suis pas posé la question du Challenger ou pas. C’était l’occasion de retrouver un endroit où je me suis beaucoup amusé pendant deux ans, où j’ai beaucoup progressé, où je dois beaucoup à certaines personnes. J’attendais juste mes résultats à Miami pour voir si je pouvais arriver à temps. Je suis très content. Quand je vois aujourd’hui les structures, de ce que l’on est capable de donner aux jeunes maintenant, je me dis que c’est quelque chose d’exceptionn­el de trouver ça en France.

« Je pensais devenir prof de tennis »

Vous aussi, vous avez beaucoup évolué. Est-ce qu’à  ans, vous vous imaginiez intégrer un

jour le Top  mondial (il a été e en  ) ?

Pas du tout. Quand je suis arrivé ici, c’était pour devenir prof de tennis ! Et finalement, j’ai fait une super année, où je suis passé de - / à - , où j’ai gagné un Future. À partir de ce moment-là, c’est vrai que les objectifs ont changé. Mais à la base, je n’aurais pas imaginé revenir ici  ans plus tard e mondial et tête de série . Pour moi, c’est très positif, beaucoup de bonheur, beaucoup de satisfacti­on... J’ai envie de bien jouer ici, ne serait-ce que pour montrer les progrès que j’ai accomplis. Gagner ce premier tournoi me ferait très plaisir.

Ça claquait fort, aujourd’hui, pour votre entrée en lice ?

Oui, je me sentais vraiment bien. Je me sens libéré. Je n’avais que  ou  entraîneme­nts sur terre, mais les sensations étaient là. Je tape plutôt bien la balle depuis le début de l’année. Mes pépins sont derrière moi. J’ai eu des problèmes de pied, ces dernières semaines, mais ça va mieux. Je suis content de mon niveau de jeu, je suis en confiance, j’ai envie de continuer comme ça.

« La coupe Davis, c’est un objectif »

La terre battue ?

J’ai toujours aimé cette surface. C’est ma préférée. Elle donne le temps de créer des choses. Je suis un gars du sud, j’ai grandi sur la terre battue. Avec mon frère, on s’entraînait à faire de petites balles dans le carré. Pour certains, ça peut paraître un jeu stupide, mais ça fait travailler beaucoup le toucher.

Vous n’auriez pas aimé être à la Kindarena à Rouen avec l’équipe de France en Coupe Davis ?

() Bien sûr que j’aurais aimé, mais je n’ai pas été retenu. La Coupe Davis, comme je l’ai dit, c’est un objectif. Pour l’instant, je ne fais pas partie de l’équipe. On ne m’a pas appelé, je ne vais pas pleurer. Je vais juste me dire que je vais disputer ce tournoi de Sophia Antipolis. Avec le plaisir de me trouver ici.

« Aucun dialogue avec Noah »

Noah ne vous a pas appelé pour expliquer son choix ? Non, aucun dialogue, aucune discussion. C’est au point mort. Quand je vois qu’il y a  ou  absents et que je ne suis toujours pas sélectionn­é, je me dis, ce n’est pas grave, il faut continuer à avancer. Mais c’est dommage, je pense que j’aurais pu faire mieux que certains.

Des regrets, forcément...

En ce moment je joue bien, je me sens en forme, c’est donc juste dommage qu’il n’y ait pas un petit dialogue, mais ça fait partie du jeu. J’ai pu avoir ma part de responsabi­lité puisque je n’ai jamais fait partie de cette équipe de Coupe de Davis. Maintenant, je vois que je ne fais pas partie des plans, donc ça ne peut faire partie de mes priorités.

Que vous inspire l’exceptionn­elle longévité de Roger Federer au plus haut niveau mondial ?

J’ai toujours été fan de Roger Federer, je suis très heureux de ce qu’il démontre. Quand j’ai entendu dire qu’il était fini, je savais que ce n’était pas vrai. Quand on le voyait taper la balle, quand on connaît le personnage, on sait qu’il ne ressent pas de limites. Il m’impression­ne. Et ça va continuer encore.

Jouer jusqu’à - ans, voire plus, vous, ça vous tenterait ?

Sincèremen­t, je n’en suis pas sûr ! Mais ce que réalise Federer impose vraiment le respect. ✓ Une ville ? Marseille. Pour le foot.

✓ Qui va être champion de France de Ligue  ? Monaco.

✓ Un tournoi ? Je dirais Barcelone. J’ai des bons souvenirs là-bas.

✓ Votre plus beau souvenir en tournoi ? Mon titre à Bastad, mon premier tournoi ATP (en Suède). Cela reste quelque chose de fort.

✓ Votre plus mauvais souvenir ? Les moments où j’ai été blessé.

✓ Un rêve ? De faire un très beau tournoi à Roland-Garros et pourquoi pas atteindre la e semaine, parce que je l’ai jamais fait là-bas, et après pourquoi pas aller plus loin. Hier (1er tour) : B. Paire

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(Photos Eric Ottino) Benoît Paire,  ans, est la véritable attraction de l’Open Verrazzano.

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