HOCKEY SUR GLACE Les Aigles ont grandi
Le hockey est un sport ingrat. A peine le temps de savourer son maintien historique que Nice doit déjà tirer les enseignements de l’exercice 2017 et se plonger sur la préparation du prochain
Il a tremblé, fait frisonner ses supporters et, aussi, surpris son monde. Pour sa découverte de l’élite, le Nice Hockey s’est retrouvé embarqué dans de sacrées montagnes russes. Pour Stan Sutor et son groupe, ce manège à sensations n’est, au fond, qu’une logique et la rançon de la gloire réservée bien souvent aux promus. Une saison mouvementée donc, qui n’a pas empêché le club d’arracher son maintien. Les partenaires du néo-retraité Aurélien Macon ont même cru, un moment, décrocher un strapontin en playoff. Le fruit de succès de prestige sur Bordeaux, Lyon, Angers ou encore Epinal.
« Jamais ridicule »
Quinze jours après la fin de la poule de maintien, l’heure est au bilan chez les Aigles. Un moment charnière dans la vie d’un club qui n’est pas sans savoir qu’après le baptême du feu, la deuxième saison, celle de la confirmation, est souvent la plus périlleuse. « Notre année est positive. Il ne faut pas oublier qu’on est monté courant mai, savoure le président Jean-François Ropart. On était préparé pour la D1 et pas pour la Magnus. Il a donc fallu faire des réajustements un peu précipités durant la saison. L’objectif était le maintien et il est atteint. On n’a jamais été ridicule (voir chiffre). On s’attendait à de grosses défaites et cela n’a jamais été le cas. Ça veut dire que sportivement les joueurs, Stan et Pascal (Margerit, coach adjoint) ont vraiment bien travaillé. Il faut maintenant continuer à bosser pour augmenter le budget, trouver de nouveaux partenaires et tenter d’accrocher les play-off. »
Des remises en question
Si Nice s’est maintenu, le Petit Poucet sait qu’il devra néanmoins améliorer son approche du haut niveau. Même s’il convient de rendre hommage au duo Sutor-Margerit, conforté dans ses fonctions après l’acquisition du maintien, quelques critiques ont tout de même été émises par les joueurs sur son coaching. Certains éléments n’ont pas assez bossé tactiquement à leurs yeux, notamment sur le power-play. Enfin, si le club a fait le maximum pour dispenser de fatigue les joueurs lors des matches à l’extérieur, tout n’a pas été parfait pour autant. Bien que le NHCA n’ait pas rogné sur plusieurs voyages en avion. Ces doléances, qui ont poussé des cadres au départ, se doivent d’être entendues mais aussi remises en perspective. Nice est encore un petit dans la cour des grands. Et si Stan Sutor et ses dirigeants ont conscience des lacunes à corriger, il convient de leur accorder du temps et du crédit. « Je n’ai pas d’inquiétude, lance d’ailleurs Sutor, qui découvrait la gestion d’un exercice à 50 matches. On a vu cette saison que l’on pouvait faire autrement dans nos déplacements, les entraînements, les créneaux de glace, la récupération. Certains matches ne se sont pas joués à grand chose. De petits ajustements pourraient faire pencher la balance pour nous permettre de jouer un rôle dans la Ligue. Mon coaching ? On ne peut jamais contenter tout le monde mais j’apprends chaque année. Je suis dur à la première approche mais quand j’ouvre mon coeur, il l’est entièrement. Je me remets en question sans retenue. J’ai donc vécu certaines critiques comme une injustice. Pour éviter tensions et incompréhensions, on ne regardera pas seulement la technique des joueurs en recrutant. On sera encore plus attentif à leur personnalité. »