Nice-Matin (Cannes)

Dddddd Ressources inhumaines Tomer Sisley n’y coupe pas

- PH. D PH.D. PH. D.

Durée :  h . Genre : drame. Notre avis : Emilie Tesson-Hansen (Céline Sallette) est une jeune et brillante responsabl­e des ressources humaines. Une « killeuse » embauchée pour faire le ménage dans les effectifs de sa société. Après le De Eric Valette (France). Avec Tomer Sisley, Terence Yin, Pascal Greggory. Durée :  h . Genre : thriller. Notre avis : ★ De Nicolas Silhol (France). Avec Céline Sallette, Lambert Wilson, Stéphane De Groodt. Sud-Ouest de la France, hiver 2015. Un motard blessé quitte les lieux d’un règlement de comptes. Le mystérieux fugitif (Tomer Sisley) trouve refuge chez les Petit, une famille de fermiers qu’il prend en otage. À ses trousses : des barons de la drogue colombiens, le lieutenant-colonel de gendarmeri­e Massé du Réaux (Pascal Greggory) et un tueur à gages (Terence Yin), bien décidés à suicide d’un cadre dépressif, une enquête est ouverte. Elle se retrouve en première ligne face à une inspectric­e du travail pas commode (Violaine Fumeau), mais aussi à son patron (Lambert Wilson), qui menace de la sacrifier sur l’autel de l’entreprise. Emilie est bien décidée à sauver sa peau. Jusqu’où restera-t-elle Corporate ? Actrice exigeante, souvent castée dans des seconds rôles dramatique­s, Céline Sallette est la meilleure raison d’aller voir Corporate, drame social sur le management par la terreur, inspiré d’affaires le neutralise­r, par tous les moyens. La chasse à l’homme va déclencher dans la région une vague de violences dont personne ne sortira indemne. Sur un scénario de la nouvelle star du polar DOA (qui adapte son propre roman), Eric Valette (La Proie, Une affaire d’état) torche un thriller qui ressemble aux séries télé pour lesquelles il travaille lorsqu’il ne tourne pas pour le cinéma (Braquo et Crossing Lines) : noir, violent, sans le moindre second degré, ni la moindre originalit­é... L’intrigue et les personnage­s sont des copiés-collés de films et de séries américaine­s. Il y a le soldat perdu au grand coeur (Tomer Sisley, plutôt bien), le jeune black méritant victime du racisme ambiant plus ou moins récentes. Elle y est particuliè­rement à son avantage, dans un premier rôle évolutif de business woman au coeur sec, soudain déstabilis­ée par le suicide d’un collaborat­eur et le lâchage de sa hiérarchie. Jamais sa beauté naturelle n’a été aussi bien mise en valeur. Sur un thème proche de celui de Carole Mathieu, où Isabelle Adjani jouait un médecin du travail confronté aux méthodes managérial­es inhumaines de son entreprise, Nicolas Silhol, dont c’est le premier long-métrage, se révèle plus convainqua­nt dans le drame psychologi­que que dans le thriller social. La première partie du film (Cédric Ido), le vieux shérif philosophe (Pascal Greggory, qui n’a pas l’air d’y croire une seconde), le tueur psychopath­e (Terence Yin, tiré d’un mauvais Johnny To), les hommes de main d’un cartel colombien est nettement plus réussie que la seconde, où les ficelles scénaristi­ques sont beaucoup plus voyantes (et beaucoup moins crédibles). On regrette aussi l’emploi de comédiens trop souvent castés dans les mêmes seconds rôles, comme Lambert Wilson (déjà vu en patron visqueux dans Tout de suite maintenant) ou Alice de Lencquesai­ng, qui va finir par s’user prématurém­ent à force de jouer les pleureuses. A contrario, Stéphane de Groodt et Violaine Fumeau sont de nouveaux visages bienvenus et ici fort bien employés. (dans le sud ouest !), les rednecks locaux prompts à la détente (ici, une bande de chasseurs racistes sortis d’un sketch des Inconnus)... Contre toute vraissembl­ance, tout ce beau monde se retrouve dans les vignes d’un bled perdu du sud-ouest pour une vendetta des familles. Devant la caméra des frères Coen, ça aurait été drôle. Ici, c’est juste de la mauvaise série B. De Jean-Stéphane Bron (France). Durée :  h . Genre : documentai­re. Notre avis : ★★★★ - : une saison particuliè­re dans les coulisses de L’opéra de Paris. Vous n’aimez pas l’opéra ? Pas grave : le documentai­re de JeanStépha­ne Bron, auteur de l’excellent Cleveland contre Wall Street sur la crise des subprimes, s’intéresse moins au spectacle qu’aux coulisses de la création. Son film est une formidable immersion dans l’institutio­n qu’est l’opéra de Paris, à un moment clé de son histoire récente : celui de l’arrivée d’un nouveau directeur administra­tif (Stephane Lissner) et d’un nouveau directeur de la danse (Benjamin Millepied). En cours de tournage, les attentats parisiens ont donné encore plus de sens à ce que captait la caméra du fonctionne­ment de cette énorme machinerie tout entière dédiée à la création. Sans interview, ni explicatio­n, juste en posant sa caméra au bon endroit au bon moment (comme dans la formidable séquence de la danseuse étoile sortant de scène épuisée d’avoir tout donné), Jean-Stéphane Bron saisit l’essence de ce qu’est l’opéra de Paris : un monument de culture.

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Navet Médiocre Moyen Bon Excellent Chef-d’oeuvre

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