Après le débat des , la campagne repart
Un cap supplémentaire a été franchi dans la course à l’Élysée après cet exercice télévisé inédit, jugé parfois confus mais plutôt réussi
Un débat « long et formaté » mais « assez fascinant » pour Le Parisien. « Le café de la République » pour Le Figaro qui se demande au contraire « que diable les “grands” candidats allaient faire dans cette galère ». Grande première de l’histoire des élections présidentielles, cette confrontation de l’ensemble des concurrents sur BFMTV et CNews aura duré près de quatre heures. Un format jugé globalement satisfaisants, y compris par les protagonistes. « Ça changeait des débats convenus », s’est félicité Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France). « C’est frustrant parce qu’on ne parle que 15 à 17 minutes » mais « ça s’est plutôt bien passé collectivement », a jugé Benoît Hamon (Parti socialiste) qui regrette cependant des sujets « absents » comme « l’écologie » et la « question sociale » .Un « débat magnifique » selon Jean Lassalle, « fils de berger » des Pyrénées et avocat lyrique des banlieues et de la ruralité.
Des “petits” très pugnaces
La droite est plus circonspecte, Éric Ciotti déplorant « une émission de téléréalité » et des « candidats qui ont voulu faire des coups ». « Beaucoup de confusion », a abondé Bruno Retailleau (Les Républicains), pour qui François Fillon « est apparu comme un chef d’État ». Selon un sondage Elabe pour BFMTV, réalisé via Internet à l’issue du débat, Jean-Luc Mélenchon a été jugé le plus convaincant par les téléspectateurs (25 %) devant Emmanuel Macron (21 %). Absents du premier débat le 20 mars sur TF1, les « petits » candidats, souvent très pugnaces, ont réussi à se faire entendre. Parmi les moments forts de la soirée, Philippe Poutou (Nouveau parti anticapitaliste) a attaqué Marine Le Pen sur son refus d’honorer les convocations de la justice, mais aussi François Fillon sur l’affaire des emplois présumés fictifs de son épouse, rejoint sur ce point par Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière). En attendant, la campagne reprend de plus belle. Emmanuel Macron, mis «aucentre du jeu » par ses adversaires, selon son porte-parole Benjamin Griveaux, passe un nouveau grand oral ce soir lors de L’Émission politique de France 2.