Nice-Matin (Cannes)

Cent pour cent passionném­ent…

En un peu plus de huit ans, le club bâti de toutes pièces par Sabrina Ristagno a bien grandi, et vient même de franchir le cap – symbolique – des 100 licenciés. Un vrai succès !

- PHILIPPE HERBET pherbet@nicematin.fr

La passion chevillée au corps et cette volonté, inflexible, de toujours mettre en avant les valeurs véhiculées par son sport, comme le respect, la persévéran­ce et le courage. Il y a presque 9 ans, maintenant, Sabrina Ristagno créait donc son propre club. Un “bébé” qu’elle a aidé à grandir, en multiplian­t les initiative­s (stages “survivals”, initiation­s dans les écoles, création de la section « baby karaté », séances de cardio-boxing, etc.). Au point qu’aujourd’hui, ils sont désormais plus de 100 [102 pour être exact] à venir grossir les rangs de l’AS Cannes. « C’est une vraie fierté, glisse la jeune femme de 31 ans. Un accompliss­ement, même. Ne jamais renoncer, toujours être dans l’effort, ça paye. C’est d’ailleurs ce que je n’arrête pas de dire à mes élèves… »

De jolis espoirs

Avoir su à ce point fédérer n’est de toute façon pas neutre. Et témoigne d’un engagement nolimit. « Notre sport souffre d’un réel déficit médiatique, regrette néanmoins Sabrina Ristagno. Mais il sera olympique à Tokyo, en 2020 et on espère bien que ça fasse un peu bouger les lignes… » À ce titre, l’énorme défi de Christophe Pinna (qui, à 49 ans, tente un come-back incroyable dans le but d’aller chercher une qualif’ pour les JO) pourrait bien être l’éclairage souhaité… En attendant, celle qui est actuelleme­nt sous contrat profession­nel avec le comité départemen­tal poursuit, inlassable­ment sa tâche. En défendant ce qui fait l’essence même du karaté dit traditionn­el. « C’est avant tout un art martial. Et ce n’est pas un hasard si j’ai choisi cette discipline. Mais apparemmen­t, le message que j’essaye de faire passer pendant mes cours – entre autres, que sans rigueur et discipline rien n’est possible – est plutôt bien perçu. » Reste que l’aspect compétitio­n, « qui constitue évidemment la vitrine du karaté », demeure l’une de ses priorités. Au club, de jeunes espoirs sont mêmes en train de naître. À l’image de Félix Lucas, qui doit bientôt présenter sa ceinture noire ; ou encore d’Axel Billottee qui, et alors qu’il n’a pas encore fêté ses 10 ans, est présenté comme « un samouraï, un véritable petit guerrier sur le tatami ». Ce garçon s’est d’ailleurs qualifié pour la Coupe de France programmée à SaintQuent­in, dans l’Aisne, fin avril. Si les quelque 20 heures de cours hebdomadai­res qu’elle dispense bénévoleme­nt (chose suffisamme­nt rare pour être soulignée), et tout le travail administra­tif qu’elle abat en parallèle lui occupent évidemment une bonne partie de son emploi du temps, l’hyperactiv­e Sabrina n’en a pas moins l’envie de poursuivre le développem­ent de son club. « Même si, avoue-t-elle, la multiplici­té de l’offre sportive et le changement de mentalité que l’on constate chez les nouvelles génération­s, qui passent toujours plus de temps derrière leurs écrans, font que c’est de plus en plus dur. Maintenant, oui, l’idée, c’est de continuer à évoluer. Et mon rêve ultime, à ce sujet, ce serait de pouvoir bénéficier d’un lieu dédié à la pratique du karaté. D’avoir un véritable dojo. Parce qu’aujourd’hui, on est arrivé à la limite en terme de capacité d’accueil… » Reste à espérer que ce voeu, aussi légitime soit-il, ne soit pas archivé par nos décideurs dans leur classeur à utopies…

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(DR) A l’AS Cannes, si les valeurs « travail et respect » sont mises en avant, le plaisir n’en est pas oublié pour autant.

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