La Ville se lance dans un grand plan de rénovation
Faute de place pour construire du neuf, la commune lance un vaste plan d’action sur trois ans sur l’ensemble de son territoire afin de rénover l’habitat privé vétuste, mal isolé ou indigne
La Ville fonde de grands espoirs dans ce projet qui, hier, a été voté l’unanimité par le conseil municipal. Un plan tout à la fois novateur et ambitieux chaudement recommandé par le préfet. Et soutenu par l’Agence Nationale de l’Habitat (ANAH), l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) et la région. Novateur, parce que peu de communes ont jusqu’ici osé aller aussi loin dans le détail de ses dispositions. C’est le fruit de minutieuses études préalables. Jugez plutôt ! Voilà déjà trois ans que ce gigantesque dossier de rénovation de l’habitat a été ouvert au Cannet. Avec un travail de fourmi sur le terrain pour identifier les bâtiments privés « éligibles » à une réhabilitation, pour convaincre aussi les particuliers, bailleurs, copropriétaires à s’engager dans ce projet. Et l’on se doute – au regard des sempiternelles prises de becs en AG de syndics de copro’ – que pour convaincre tout ce beau monde, la tâche n’a pas dû être aisée. N’en déplaise aux mauvaises langues, «ce beau monde », ce sont pas moins de 347 logements et 25 copropriétés clairement ciblés. Le postulat de la Ville, sans le dire explicitement, pourrait s’énoncer ainsi : « De notre côté, on fait notre part pour veiller au bon état des édifices publics ; au tour désormais des particuliers de faire un effort pour éviter les dégradations de leur logement ».
Chasse au gaspillage d’énergies
Au Cannet-Rocheville, il faut bien reconnaître que la marge de manoeuvre pour produire du logement neuf est étroite, sinon quasi-nulle sur un territoire urbanisé à 92 %. Alors, autant focaliser toute son énergie sur la valorisation l’existant, même très vétuste. Et, concrètement, d’énergie il en sera justement question. Puisque ce plan intègre une plateforme de la rénovation énergétique de l’habitat (200 logements). Sur la base du volontariat, sur trois ans (2019), une aide à la rénovation acoustique, thermique et visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, accompagnera les ménages qui le souhaitent, sans condition de revenus. Un accompagnement technique sera assuré tout au long du processus.
Pour favoriser le maintien à domicile
Par ailleurs, dans le cadre d’une opération d’amélioration de l’habitat (OPAH), programmée en amont (147 logements), des aides financières seront allouées aux propriétaires occupants et propriétaires bailleurs à condition qu’ils engagent des travaux pour résorber l’habitat indigne, qu’ils adaptent ledit logement pour favoriser l’autonomie de la personne et le maintien à domicile. Premier financeur de ce plan de grande ampleur : la Ville. Elle va apporter 1,78 M€. Tout espérant fortement que cette mise de départ stimulera une plus grande levée de fonds, propre à stimuler ensuite l’engagement total des particuliers. L’État, lui, suit à hauteur de 1,4M€, l’ADEME aussi pour 165 000€, sans oublier la Région avec 155 000€. L’objectif affiché est de pouvoir constituer une « cagnotte » de 7,8 millions d’euros pour réaliser l’ensemble des travaux. Pour le conseiller municipal d’opposition José GarcaAbia, « avec 600 000 €/an sur trois ans investis par la commune, ce plan va dans le bon sens. Mais y a-t-il une cote part de cette somme éligible à la pénalité de la loi SRU ? » Michèle Tabarot lui a répondu que « 40 logements entreraient ligne de compte, « après l’acceptation du conventionnement des propriétaires et la remise en état des appartements ».