Nice-Matin (Cannes)

«La vie ne s’arrête pas... le foot non plus »

Leonardo Jardim, est revenu sur la victoire de Dortmund et le contexte très particulie­r qui entourait la rencontre après l’attaque à l’explosif du bus des joueurs allemands

- FABIEN PIGALLE

Après la victoire - en quart de finale aller de Ligue des champions mercredi soir contre Dortmund, le coach portugais Leonardo Jardim est déjà tourné vers la rencontre de demain contre Dijon. Il paraît pourtant difficile d’oublier ce qu’il s’est passé en Allemagne, où le bus des joueurs du BVB a été attaqué à l’explosif, provoquant le report du match...

Dans quelle mesure le match de Dortmund va influencer la rencontre contre Dijon demain ?

Il n’est pas juste question du match de Dortmund, tous les matches de Ligue des champions entraînent de la fatigue. L’intensité y est plus élevée et les joueurs sont souvent à plus de %. Donc, forcément, la récupérati­on est un peu plus difficile. En ce moment nous sommes encore engagés dans trois compétitio­ns. Notre calendrier est donc très chargé. On fera un gros travail pour bien récupérer pour samedi (demain) contre Dijon. On a besoin des trois points.

L’entraîneur du Borussia Dortmund a vivement critiqué l’UEFA qui a maintenu la rencontre au lendemain. Quel est votre sentiment ?

Vous me connaissez, je n’ai pas l’habitude de commenter les propos des autres. Je ne peux évoquer seulement ce qu’il s’est passé pour nous. Le match a été annulé suite aux événements qui ont frappé le bus. Un rendez-vous a été organisé dans la foulée et tout le monde a regardé son calendrier. Il n’était pas possible de changer de date. On ne pouvait pas jouer vendredi puisqu’on affrontait Dijon samedi. Il faut au minimum deux jours de récupérati­ons. Mais tous les partis ont accepté de jouer le lendemain pour faire passer un message. Pour dire que le foot est plus fort que ce qu’il s’est passé. Que le foot ne doit pas s’arrêter pour ça. Tout le monde a pris ça de manière très profession­nelle, les deux équipes, les arbitres, et même les supporters qui ont montré une attitude formidable. Voilà mon opinion.

Vous êtes-vous mis à la place de l’entraîneur de Dortmund ? S’il vous était arrivé la même chose, qu’auriez-vous préféré ?

Non. Je le répète, je ne me mets pas à la place des autres. C’est trop facile. Mais je peux parler de l’impact médiatique de cette situation sur mes joueurs. Les familles étaient très inquiètes, en Pologne, au Brésil, la Croatie, le Portugal etc. Il y avait une grande déconcentr­ation pour les deux équipes. Le point positif, c’est que cette situation n’a pas fait plus de victimes. Maintenant, il faut avancer. La vie, c’est comme ça. La vie ne s’arrête pas, le foot non plus.

Quel a été votre discours pour vos joueurs à l’annonce du report du match ?

La première décision que nous avons prise était de s’entraîner. L’entraîneme­nt permet de garder le groupe uni. Après, comme je savais que les joueurs allaient prévenir leur famille pour les rassurer et qu’ils n’allaient pas se coucher aussi rapidement, je leur ai laissé la matinée de libre pour dormir. Le petit-déjeuner n’était pas obligatoir­e. Le rendezvous était fixé à midi. Notre stratégie a été celle-ci, pour qu’on reste quand même groupé, malgré l’impact médiatique.

Dortmund a réalisé une bonne deuxième mitemps, une première moins bonne. Dans quelle mesure les événements ont influé sur la prestation de Dortmund en première période selon vous ?

C’est toujours difficile dans le foot d’expliquer les raisons de quand ça se passe bien ou mal. En étant honnête, je pense que Monaco a réalisé une grande première mi-temps. C’est la vérité du terrain. Il y a une bonne réaction de Dortmund, c’est vrai. Mais le coach allemand a fait deux changement­s qui ont transformé le jeu. Il y a eu un côté psychologi­que dans ce match, mais les changement­s du coach ont transformé la prestation de ses joueurs. Sans oublier les supporters qui poussaient derrière leur équipe.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France