Nice-Matin (Cannes)

FOOTBALL « La stabilité est essentiell­e »

A la veille de jouer une place sur le podium, Lucien Favre a fait le tour des questions

- RECUEILLI PAR V.M.

Lucien Favre s’est bien marré, hier matin, en découvrant les portraits de ses joueurs, mais aussi le sien, collés en ville sur les panneaux destinés à l’élection présidenti­elle. Sur l’affiche le concernant, on le voit les mains sur le front, avec la mention : « Cap sur l’Europe » (voir ci-dessous). Pour Nice, c’est même cap vers la Ligue des champions en cas de victoire contre Nancy, rien que ça... C’est aussi sans doute pour cela que « Lulu » était à la cool, hier matin. Sans pression, mais toujours en mission, il a évoqué plein de sujets.

Comment abordez-vous ce match contre Nancy ?

J’ai revu les huit derniers matchs de cette équipe. Elle vient de battre - Rennes, bon certes pas le meilleur Rennes. Juste avant, elle a perdu deux matchs qu’elle ne méritait pas forcément de perdre. Ça veut tout dire. J’ai vu un bon match également à Nantes qui n’avait pas eu la moindre occasion (victoire - le  février). Compte tenu de sa situation, Nancy va avoir les crocs. On va devoir s’employer pour les contourner, il ne faut pas se leurrer.

En l’absence de Mario Balotelli, suspendu, Mickaël Le Bihan devrait débuter dans le onze...

Oui... Il fait de bons entraîneme­nts. Il manque un peu de rythme encore. (e Pour retrouver ça, il n’y a que les matchs. Il a réalisé une bonne semaine. Quinze mois sans jouer, c’est extrêmemen­t long.

Ce n’est pas évident de l’intégrer en cours de match avec le retour en forme de Balotelli ?

Quand il y a Belhanda en dix, c’est dur de faire jouer deux attaquants. Est-ce qu’on peut jouer en losange ? Je ne pense pas, d’autant qu’il faudrait enlever des joueurs qui ne mériteraie­nt pas d’être sortis. Mais la concurrenc­e, c’est profitable pour tout le monde. Il y en a dans tous les clubs. Mario est bien en ce moment. Il est beaucoup plus impliqué dans tous les domaines. Il doit persévérer.

Vous avez fini par le convaincre de faire les efforts ?

On parle régulièrem­ent avec lui. On ne le fait pas sèchement, mais par petites doses. Il comprend bien ce que l’on veut. C’est un garçon réceptif quand on fait de la vidéo par exemple.

Aviez-vous déjà eu affaire à un joueur comme lui depuis le début de votre carrière d’entraîneur ?

Attention, c’est un gentil garçon. Il a souvent le sourire. Quand on discute, il dit ce qu’il pense. Je préfère ça qu’un joueur qui slalome. Pour rejoindre le très haut-niveau, tout dépend de sa prise de

‘‘ conscience, une fois sur le terrain. Je le regardais déjà en  quand il marquait avec l’équipe d’Italie contre l’Allemagne. Il ne bougeait pas assez. Les déplacemen­ts, le démarquage, c’est essentiel. Il a encore une grosse marge de progressio­n. Il ne faut pas le lâcher.

Votre président a dit que vous auriez votre mot à dire en vue de la saison prochaine, concernant Mario Balotelli...

Normalemen­t, oui (sourires) .Onn’enest pas encore là. La saison prochaine, ça va venir gentiment... Son but à Lille, peu de joueurs sont capables de le mettre. Il est relâché, c’est beau ! Qu’il continue !

Certains de vos joueurs confient n’avoir jamais autant couru sur un terrain. Ça vous surprend ?

Ce qui est certain, c’est qu’il faut un certain nombre de kilomètres lors d’un match. Après, si vous faites un footing, ça ne sert pas à grand-chose. Il faut accélérer, courir juste. Quand vous êtes pressé et que vous ne pouvez pas ressortir proprement le ballon, c’est obligatoir­e d’avoir une course en profondeur devant. Ça, c’est deux fois vingt mètres, etc. Si un joueur court un kilomètre de moins que les autres, ça fait cent fois dix mètres ou cinquante fois vingt mètres. Sur  minutes, c’est énorme. Attention, on ne veut pas des marathonie­ns ou des Usain Bolt. Tout ça dépend du système de jeu. En , les joueurs couraient  kilomètres par match. Désormais, certains arrivent à faire ,  km en un match.

Une victoire contre Nancy et Nice sera assuré du podium. Malgré cela, ça ne prend pas niveau affluence...

Il faut que l’on soit dans le haut du classement sur plusieurs années. La stabilité, c’est essentiel. Ce n’est pas facile en France, il y a de grosses équipes : Paris, Monaco, Marseille et Lille... Nice lutte avec des clubs aux budgets plus conséquent­s.

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(Photo Sébastien Botella) Lucien Favre a évoqué les progrès de Mario Balotelli, suspendu contre Nancy.

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