Dans le ciel varois
Le Var, département des campaniles
On appelle campaniles des tours dotées de cloches. Au Moyen Âge, il s’agissait de tours de guet pour observer les départs de feu ou l’arrivée des ennemis. Les cloches permettaient de donner l’alerte. On donne aussi le nom de campanile aux petites constructions en fer forgé que l’on voit au haut des tours et des clochers. Ils sont une spécificité du sud de la France. Le Var est le département qui en compte le plus. Ils offrent moins de prise au vent que les clochers en pierre. L’écrivain et photographe hongrois Étienne Sved (-), Parmi les tours de l’horloge les plus célèbres du Var, figure celle de Draguignan, classée Monument Historique. On aperçoit de loin ce robuste édifice haut de 24 mètres, flanqué de quatre tourelles et coiffé d’un campanile en fer forgé de six mètres de haut. Cette tour a été deux fois détruite pour punir les habitants de s’être rebellés contre le pouvoir : une fois au XIIe siècle, sur ordre du comte de Provence Raymond-Béranger, une deuxième fois au XVIIe siècle, sur ordre de Louis XIV. Elle a été reconstruite ensuite.
Un procès de ans
qui leur a consacré un ouvrage, écrit : « Sur les pitons rocheux où se dressent les villages du Var, clochers et campaniles doivent affronter les forces déchaînées du mistral. Depuis des siècles de luttes incessantes où la pierre s’opposait au mistral, les hommes ont affiné leurs techniques : le destin fatal des lourds clochers en pierre s’est lentement converti en défis glorieux par la forge et le fer ». Les campaniles peuvent avoir des formes de dômes, comme en l’église du Muy, de bulbes, comme à Flayosc, de parallélépipèdes, Les habitants d’Aups, appelés Aupsois et jadis Aulpins, ont eux aussi leur tour de l’horloge, classée aux Monuments Historiques. Ils en sont fiers. Elle a été érigée au XVIe siècle, et est quasiment aussi ancienne que le platane de la place du Café qui a été comme au Vieux-Cannet, de cylindres, comme aux Arcs, de volutes, comme à Fayence, de pyramide, comme au Val. Certains campaniles appelés « cosmologiques », comportent des boules planté sous Henri IV. Sur cette tour surmontée d’un remarquable campanile, se trouve une cloche datant de 1712. Elle porte l’inscription « Je suis la joie de tout le monde ». Elle célèbre la fin d’un procès qui a duré… trois cent cinquante ans. Il opposait la commune d’Aups aux ducs de Blacas, qui régnaient sur le village représentant les planètes. Exemple : sur les églises de Belgentier, Tourves, Salernes, les beffrois de Saint-Maximin et de Besse, ou sur la tour de l’horloge de la Roquebrussanne. depuis le XIIe siècle. La commune voulait s’affranchir du joug de ces seigneurs pour dépendre juridiquement du roi de France. Au bout de trois siècles et demi, la commune a obtenu satisfaction et été placée sous l’autorité de Louis XIV. Ce procès a été l’un des plus longs de l’histoire. Abondants dans le Var, les campaniles sont également nombreux dans les Alpes-Maritimes : à Gréolières, Cipières, Coursegoules, La Colle, Mougins, Magagnosc, Saint-Vallier, notamment. Parmi les plus célèbres, celui de la tour de l’horloge de Grasse (en photo ci-contre), ou de Saint-Paul-de-Vence. Le château de Cagnes-sur-Mer en possède un également. On trouve deux campaniles en pierre classés Monuments Historiques à Breil et à Isola.