Nice-Matin (Cannes)

Ils sont géants !

Pour la première fois depuis 1976, les Niçois vont finir sur le podium du championna­t de L1

- VINCENT MENICHINI

C’est un sublime roman qu’écrivent les Niçois depuis neuf mois. Une histoire mémorable, déjà, puisque depuis la victoire contre Nancy, ils sont assurés de terminer au minimum sur le podium de la Ligue 1. Cela pourrait les mener à la Ligue des champions et à la petite musique qui va bien. « A cinq journées de la fin, c’est magnifique, a résumé Yoan Cardinale. J’ai connu un club qui jouait son maintien à la 38e journée. La Ligue des champions, on rêve tous de la jouer. Il n’y a rien de plus beau à part une Coupe du monde. » Pour la voir en vrai, il faudra passer par deux tours de barrages, voire un ou aucun si, par bonheur, Monaco ou Paris venaient à avoir la bonne idée de freiner la cadence d’ici le 20 mai (voir encadré). Les Baratelli, Huck, Jouve, Guillou, Sanchez ont enfin leurs successeur­s. « C’est beau, a réagi Lucien Favre, à l’évocation des stars des années 70, emblèmes de toute une génération. J’ai joué un match très jeune contre cette équipe. Je les regardais bouche bée. C’était quelque chose l’OGC Nice à l’époque. »

« Aucune limite »

Quarante et un ans plus tard, le Gym est redevenu à la mode. Il met du panache dans (presque) tous ses matchs, joue l’offensive, prend des risques et fait frissonner. Il y a du Nice d’antan dans celui de Lucien Favre. Il y a aussi du génie dans les passes de Seri qui a signé un match éclatant, ponctué d’un doublé qui a permis à l’OGC Nice de porter son total à 73 points. Un chiffre colossal qui aurait pu lui offrir dans un passé récent le titre de champion de France de Ligue 1. Rien que ça... Pour le titre, rien n’est encore joué, mais le Gym part de très loin. Il lui faudra sans doute gagner ses cinq derniers matchs (Toulouse, Paris, Marseille, Angers, Lyon) pour que ça devienne encore plus fort en émotion. Ça l’est déjà, mais au sein du groupe, on savoure sans sortir la grosse caisse pour l’heure. « Le championna­t n’est pas fini, a lancé Jean-Michael Seri. Il faut terminer du mieux possible. On ne se satisfait pas du podium, on en veut toujours plus. » « On a un bu une petite bière pour fêter ça, rien de plus » ,a souri Lucien Favre. Après tout, il serait bien dommage de s’oublier dans le houblon plutôt que de tout mettre en oeuvre pour aller chercher quelque chose d’immense. « On ne se fixe aucune limite, affirme Cardinale. On réalise quelque chose d’historique, mais on a envie d’aller encore plus haut. En début de saison, on était inquiet après les départs de Valère (Germain), Hatem (Ben Arfa), Papy (Mendy) et du coach (Claude Puel) .Au final, tout le monde a super bien bossé. » Contre Nancy, il a encore fallu cravacher. Pour la septième fois lors des neuf derniers matchs, les Niçois ont concédé l’ouverture du score, fruit d’une entame sans ressort. Ils ont ravivé la flamme et inverser le cours d’un match bien mal embarqué. Le Bihan a marqué, comme si c’était redevenu tout à fait normal, Seri a joué les guides, Eysseric a retrouvé sa qualité de passes. A l’arrivée, ils ont placé le Gym dans le bon sens, contribuan­t à le remettre tout en haut de l’échiquier du football français. Quatrième en 2016, troisième au pire en 2017 : l’OGC Nice mène une vie de rêve. On la lui souhaite pour dix, vingt et même cinquante ans. Mieux, que ça ne s’arrête jamais.

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